Vaonis rend le cosmos accessible depuis un smartphone (et réunit 3,9 millions d’euros en pré-commandes)

Après les télescopes connectés à portée de tous, la startup montpelliéraine Vaonis sort son nouvel instrument astronomique connecté, Hestia, qui exploite la puissance d’un smartphone, amplifiée par une technologie (oculaire notamment) permettant d’observer et de photographier le cosmos. Cet été, elle a bouclé une campagne de souscription sur la plateforme de financement participatif Kickstarter, faisant exploser les compteurs.
Cécile Chaigneau
Hestia, le nouvel instrument astronomique de Vaonis, exploite la puissance d'un smartphone pour observer le ciel.
Hestia, le nouvel instrument astronomique de Vaonis, exploite la puissance d'un smartphone pour observer le ciel. (Crédits : Vaonis)

Depuis sa création en 2016, la startup montpelliéraine n'a de cesse de mettre le ciel à portée de tous. C'est ainsi qu'elle a lancé trois télescopes connectés à une application (Gravity by Vaonis), à destination du grand public : Stellina commercialisé depuis cinq ans, sa version miniaturisée Vespera, et Hyperia, produit hybride entre le télescope connecté et l'observatoire astronomique, condensé technologique à destination d'institutions ou associations (puisqu'il se vend entre 50.000 et 100.000 euros, selon les options). Ces petits bijoux pour astronomes sont fabriqués à Montpellier, sous-traités auprès de l'entreprise adaptée APF34.

« Aujourd'hui, on peut annoncer plus de 20.000 utilisateurs de nos instruments dans le monde, en majorité aux Etats-Unis qui est notre premier marché », indique Cyril Dupuy, le fondateur de Vaonis.

C'est aussi ce marché nord-américain que vise en priorité la startup montpelliéraine avec son nouveau produit, baptisé Hestia.

« Hestia, c'est la concrétisation d'une idée que j'avais eue dès la création de Vaonis car j'étais convaincu qu'avec l'évolution des capteurs de téléphones, le meilleur télescope serait celui qu'on a dans la poche, c'est à dire notre smartphone, explique le jeune dirigeant. Les smartphones ont en effet des appareils photos et des outils de traitement d'images de plus en plus performants... C'est depuis l'Iphone 13, et les équivalents Androïd, que les appareils photos sont suffisamment performants pour regarder le ciel. Mais il y a une limite : ils ne grossissent au maximum que dix à quinze fois et ne collectent pas beaucoup de lumière. On règle ces problèmes avec Hestia. »

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Eclipse totale de soleil

Hestia, c'est « le télescope basé sur smartphone » dans le sens où il s'agit d'un boîtier (de la taille d'une cassette VHS, pour ceux qui se souviennent...) doté d'une oculaire plus performante que celle du smartphone. Le boîtier est posé sur un trépied et il suffit de poser le smartphone sur Hestia, en alignant sa lentille avec celle du boîtier pour observer et obtenir des images nettes et détaillées de cratères lunaires ou de taches solaires. L'application Gravity by Vaonis, sur laquelle on connecte le smartphone, permet de guider l'astronome.

Hestia est vendu au prix de 250 euros. Comme elle l'avait fait pour ses trois premiers produits, Vaonis a lancé, de la mi-juillet à la mi-août, une campagne de financement par pré-commandes sur la plateforme Kickstarter.

« Nous avons séduit 14.000 contributeurs pour 3,9 millions d'euros ce qui est au-delà de nos attentes, se réjouit Cyril Dupuy. C'est la 17e plus grosse opération de financement sur la plateforme Kickstarter et le plus gros projet français... Plus de 70% des contributeurs sont aux Etats-Unis. Il faut dire que nous avions un argument : l'éclipse totale de soleil qui sera visible depuis les Etats-Unis le 8 avril 2024. »

Un événement céleste qui ne se reproduira pas avant... 2044.

Fabriqué en Asie

La jeune startup s'est engagée à commencer les livraisons d'Hestia en décembre et garantit à ses clients américains que le produit sera livré à temps pour l'éclipse de soleil en avril 2024.

« Pour l'instant, nos plannings de production sont tenus avec APF34 qui fait tous nos produits, à l'exception d'Hestia que nous faisons fabriquer en Asie, pour des raisons de coûts, mais en passant par une société française », indique Cyril Dupuy.

Vaonis emploie aujourd'hui 22 salariés et recrute trois personnes : un directeur des opérations, un chef de projet marketing et un commercial.

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Cécile Chaigneau

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