Réouverture du Musée d’Art Hyacinthe Rigaud

Le Musée d’Art Hyacinthe Rigaud, à Perpignan (66), va rouvrir ses portes, le 24 juin, après trois ans de travaux et d’agrandissement. Avec sa première exposition temporaire "Picasso-Perpignan - le cercle de l’intime", cette institution marque sa volonté de tisser des ponts entre la France et la Catalogne.
Plus de 8 M€ ont été investis dans la rénovation et l'extension du musée

Après trois ans de travaux pour un montant global affiché de 8 853 000 €, le musée des Beaux-Arts, rebaptisé Musée d'Art Hyacinthe Rigaud, vient de rouvrir ses portes. En présence du Maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, entouré de Pascal Mailhos, préfet de la région, Carole Delga, présidente du Conseil régional, Carles Puigdemont, président de la Generalitat de Catalunya et d'autres institutionnels, le nouveau lieu culturel a été inauguré vendredi 23 juin.

Avec les mots d'André Malraux, Jean-Marc Pujol a rappelé fièrement que « L'avenir est un présent que nous fait le passé » avant d'ajouter : « Aujourd'hui c'est un musée rénové et agrandi, des collections restaurées et enrichies et une ambition nouvelle que nous vous invitons à découvrir ».

Un accrochage exceptionnel

Inscrire un musée nouvelle génération en plein cœur du centre historique de Perpignan et dans un site patrimonial entièrement reconfiguré était clairement l'enjeu de ce vaste projet de réhabilitation. Sous la direction de l'Atelier d'architecture Barbotin-Larrieu, le projet s'est appuyé sur le patrimoine historique, en cohérence avec les caractéristiques du lieu.

L'entrée du musée se fait désormais par la rue Mailly, via la cour centrale intérieure. En écho à la légende d'un passage secret qui aurait, au XVIIIe siècle, favorisé les amours mythiques du maréchal de Mailly et de la marquise de Lazerme, une passerelle de verre a été conçue pour relier l'Hôtel de Lazerme (qui abritait jusqu'à présent le musée sur trois niveaux) avec l'Hôtel de Mailly.

Le redéploiement des espaces (la surface totale des bâtiments hors sol est de 4 300 m2) a permis de tripler les surfaces d'expositions permanentes et temporaires (1 180 m2), et de doter le musée d'outils performants - accueil du public, atelier pédagogique, vastes réserves, locaux techniques.

Située au premier niveau, l'exposition permanente présente, sur 800 m2, des collections exceptionnelles allant du XIVe au XXIe siècle. Pour l'accrochage d'ouverture, 438 œuvres sont exposées dont certaines ont fait l'objet de restauration. C'est le cas notamment du magnifique Retable de la Trinité, l'une des pièces maitresses du musée.

« Nous avons travaillé une scénographie articulée autour de quatre grands axes - Perpignan Gothique, Baroque (Hyacinthe Rigaud...), Moderne (Dufy, Maillol, Lurçat,...) et Aujourd'hui (Patrick Loste, Jean Capdeville...) - et de sous ensembles thématiques. Avec l'envie de présenter l'histoire artistique et culturelle telle qu'elle s'est déroulée à Perpignan » explique Claire Muchir, conservatrice du musée depuis deux ans. Le parcours s'enrichit d'œuvres prêtées par des institutions majeures (Musée d'Orsay, Musée National d'Art Moderne...).

Exposition inaugurale

C'est avec « Picasso Perpignan, le cercle de l'intime » que s'ouvre le premier cycle d'expositions temporaires. Le maitre catalan a séjourné à plusieurs reprises dans l'Hôtel particulier des Lazerme, à un tournant de sa vie décisif. L'exposition a reçu le label d'intérêt national.

« De 1953 à 1955, ces séjours marquent une bascule amoureuse et esthétique chez Picasso, analyse Claire Muchir. Sa relation avec Françoise Gilot s'est délitée, elle finit par le quitter. L'année suivante, Jacqueline Roch entre dans sa vie. Perpignan est le terrain de jeu de ce spectacle amoureux, préface au retrait du monde de l'artiste qui finira sa vie reclus au côté de sa compagne. »

À travers une cinquantaine de pièces (céramiques, dessins, lithographies...), l'exposition, placée sous le commissariat d'Eduard Vallès, historien d'art barcelonais, s'articule comme une galerie de portraits présentant les compagnes, les enfants, les amis de l'artiste.

« Notre volonté n'est pas d'être dans le sillage des grandes institutions muséales, nous n'avons ni leurs moyens, ni leur force de frappe, confie Claire Muchir. En revanche, nous avons une belle légitimité en tant que musée de territoire avec l'envie d'écrire une page méconnue de l'histoire de l'art. »

À la frontière de la France et de la Catalogne, dans un territoire qui a accueilli Matisse, Dufy, Miro, Maillol...le musée d'Art Hyacinthe Rigaud entend jouer pleinement son rôle sur le devant de la scène artistique française.

Musée d'Art Hyacinthe Rigaud, 21 rue Mailly à Perpignan. T : 0468661983

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