Carole Delga attaque son 2nd mandat à la tête de la Région Occitanie

Le 2 juillet, Carole Delga, présidente PS sortante, a été réélue sans difficulté dans le fauteuil de présidente du Conseil régional d’Occitanie pour les six prochaines années (et neuf mois) et s'entoure de 15 vice-présidents. Pour ce second mandat, l’élue réaffirme ses priorités (économie, emploi, écologie, solidarité, santé) et ses valeurs (travail et action).
Cécile Chaigneau
La socialiste Carole Delga réélue présidente lors de l'assemblée plénière du Conseil régional d'Occitanie le 2 juillet 2021.
La socialiste Carole Delga réélue présidente lors de l'assemblée plénière du Conseil régional d'Occitanie le 2 juillet 2021. (Crédits : Cécile Chaigneau)

La première Assemblée plénière pour les 158 nouveaux conseillers régionaux de la Région Occitanie avait lieu ce 2 juillet, au Parc des expositions de Montpellier.

Largement réélue le 27 juin dernier, la socialiste Carole Delga entame son 2e mandat à la tête de la Région Occitanie pour les six prochaines années et neuf mois (les prochaines élections départementales et régionales auront lieu en mars 2028). Avec 57,78% des voix (contre 24% pour le RN et 18,22% pour LR), l'élue socialiste dispose désormais de 109 sièges sur les 158 qui composent l'exécutif régional. Soit une majorité renforcée puisqu'elle en comptait 93 en 2015. La présidente sortante avait refusé toute fusion avec La France Insoumise et avec la liste EELV, même si quatre conseillers régionaux ex-EELV lui sont restés fidèles.

Le RN compte 28 sièges (contre 40 obtenus en 2015) et se revendique « principale force d'opposition à Carole Delga », comme l'a dit le candidat du parti, Jean-Paul Garraud, au soir du 27 juin. Quant au parti LR, il se contentera de 21 sièges, contre 25 en 2015.

La nouvelle assemblée régionale affiche un taux de renouvellement de 58%, pour un âge moyen des élus de 51 ans.

« Je suis une femme solide »

Le 3e homme de l'élection, Aurélien Pradié (LR) s'abstenant, ils étaient deux candidats à se présenter à la présidence de l'exécutif régional, Carole Delga et Jean-Paul Garraud.

« Le lien de confiance qui existe entre les habitants de notre territoire et leur présidente est une force, évoque, dans sa déclaration de candidature, la présidente PS sortante. Ils ont appris à me connaître : je suis une femme solide, qui travaille sans relâche, avec honnêteté et responsabilité pour les défendre et les protéger. »

L'élu RN se faisait quant à lui huer durant les quelques mots qu'il glissait dans sa déclaration aux allures de discours : « Le résultat de ces élections doit tous nous alerter sur l'état de notre démocratie. Avec plus 60% d'abstention, la crédibilité du mandat qui nous est confié est entamée. Ce qu'exprime c'est abstention, c'est une La défiance du peuple envers les institutions, notamment locales. Désespérés par une politique qui ne semble jamais changer de cap, les Français finissent par leur tourner le dos. Interpréter les scores électoraux comme une validation de la politique conduite depuis la fusion des deux régions serait une erreur ».

A l'issue du vote, Carole Delga était, sans surprise, réélue dans le fauteuil de présidente de l'exécutif régional avec 109 voix, contre 28 pour Jean-Paul Garraud et 21 bulletins blancs.

Refuser « le confort du dogmatisme »

« Les crises sanitaire, économique, sociale, écologique, démocratique divisent profondément les Français et entament leur confiance, a déclaré la présidente réélue. C'est aux politiques de changer leur pratique pour répondre à cette abstention de plus de 65% dans le pays. Il faudra du temps, du travail, du courage pour retrouver le chemin d'une citoyenneté apaisée et constructive. (...) Il n'y a que le chemin de la clarté, de l'engagement à prendre car sinon, c'est la République même qui court un grand danger.

Plébiscitant les valeurs de « progrès, justice sociale, solidarité, écologie, innovation et fraternité », Carole Delga réaffirme refuser « la facilité des postures et le confort du dogmatisme » au profit de ce qui est devenu sa marque de fabrique, le pragmatisme et l'action : « J'ai choisi l'action car je crois que la Région est le bon échelon pour changer la vie de nos concitoyens ».

Elle énumère les batailles pour l'emploi, la santé pour tous, le pouvoir d'achat, la lutte contre le réchauffement climatique, l'action pour la jeunesse, le revenu écologique vert, l'accompagnement de nouvelles filières (comme l'hydrogène ou l'éolien en mer), la relocalisation et la réindustrialisation pour contribuer à la souveraineté du pays.

Carole Delga confirme notamment la mise en œuvre dès juillet du Fonds anti-faillite de 100 millions d'euros en réaction à la situation économique dans laquelle la crise sanitaire a plongé le pays. Interrogée sur les mesures qui lui tiennent à cœur dans ce début de deuxième mandat, elle cite la mise en œuvre d'une aide à la garde d'enfants pour les personnes en formation ou durant les six premiers mois de reprise d'activité (en particulier pour les familles monoparentales) et la création d'une marque "territoire catalan".

« Je crois au travail en équipe »

Alors que son premier mandat avait été celui de la fusion des anciennes régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, ce second exercice à la tête de l'exécutif lui permettra-t-il de se concentrer uniquement sur l'action politique maintenant que la structuration administrative est globalement achevée ?

« On ira encore plus vite mais il faut être lucide sur le contexte qui a profondément changé : il y a six ans on était la région qui créait le plus d'emplois, pointe-t-elle. Ce mandat ne sera pas sur le mode d'union de deux territoires, mais il faut relever le défi de sortie de crise sanitaire, qu'il n'y ait pas de crash économique, en prenant en compte une pauvreté qui a augmenté de façon significative. »

La présidente réélue promet qu'il n'y aura pas d'hyper-présidence : « Je garde les pieds sur terre. Je crois au travail en équipe... Il faut une capitaine mais aussi des coéquipiers de talent et travailler avec l'ensemble des forces vives du territoire. Je dis ce que je fais, je fais ce que je dis ».

« Nous nous sommes engagés sur le travail. Aux élus de cette assemblée, je leur dis que le premier des courages en politique est de tenir parole. Si on ne devient pas élu pour agir, on bavarde, on commente, on twitte mais on ne construit rien », lance-t-elle dans son discours inaugural.

Quant à son rôle dans les futures élections présidentielles, l'élue socialiste se veut claire : « Je suis dans l'équipe d'Anne Hidalgo et je la soutiendrai. Je suis une femme de parole ».

Renouvellement des vice-présidents

Cette première assemblée plénière a permis l'élection des vice-présidents et des membres de la Commission permanente.

La liste complète des 15 vice-présidents et leur délégation respectives :

  • Didier Codorinou - Méditerranée
  • Agnès Langevine - Climat, Pacte vert et Habitat durable
  • Kamel Chibli - Education, Orientation, Jeunesse et Sports
  • Claire Fita - Culture pour tous, patrimoine et langues régionales
  • Jean-Luc Gibelin - Mobilités pour tous et infrastructures de transports
  • Nadia Pellefigue - Enseignement supérieur, Recherche, Europe et Relations internationales
  • Florence Brutus - Aménagement, cohésion des territoires et Ruralité
  • Jalil Benabdillah - Economie, Emploi, Innovation et Réindustrialisation
  • Maria-Alice Pelé - Politique de la Ville
  • Vincent Labarthe - Agriculture et Enseignement agricole
  • Muriel Abadie - Tourisme durable, loisirs et thermalisme
  • Vincent Bounes - Santé
  • Jean-Louis Cazaubon - Souveraineté alimentaire, viticulture et montagne
  • Marie Castro - Formation professionnelle
  • Marie Piqué - Solidarités, services publics et vie associative
  • Stéphane Bérard est par ailleurs désigné Rapporteur du Budget, Prospective / Évaluation.

Les prochains rendez-vous de début de mandat sont le 16 juillet pour la 2e assemblée plénière dont l'ordre du jour portera notamment sur la composition des commissions sectorielles et la désignation des représentants régionaux au sein des organismes extérieurs prioritaires. L'assemblée plénière sur le débat d'orientation budgétaire aura lieu le 21 octobre, et celle sur le vote du budget le 16 décembre. Fin 2020, le budget de la Région pour 2021 s'élevait à 3,74 milliards d'euros (+ 5,9%) dont 1,4 million d'euros d'investissements.

En attendant, la présidente de Région dit vouloir « savourer » cette victoire et s'apprête à suivre trois des sept étapes du Tour de France en Occitanie...

Cécile Chaigneau

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