« Construire des Canadairs de nouvelle génération sur la base de Nîmes-Garons » (Franck Proust, Nîmes Métropole)

Franck Proust, le président (LR) de l'agglomération Nîmes Métropole annonce 400 millions d’euros d'investissement dans les trois années à venir, d’ici la fin de son mandat donc, pour lutter contre les inondations mais aussi pour le développement économique du territoire nîmois. Un sujet qui fait polémique puisque certaines installations industrielles prévues déclenchent l’inquiétude des riverains.
Franck Proust, président (LR) de l'agglomération Nîmes Métropole.
Franck Proust, président (LR) de l'agglomération Nîmes Métropole. (Crédits : DR)

L'aéroport de Nîmes-Garons reprend des couleurs. L'arrivée des Canadairs de la Sécurité civile en 2017 a donné un nouveau souffle industriel au site. Après le départ des militaires de la base aéronavale en 2011, la partie industrielle de l'aéroport était essentiellement concentrée autour du travail de Sabena Technics (160 millions d'euros d'activité). Ses ouvriers pourraient-ils se trouver un peu moins seuls ? En fin de semaine, Nîmes Métropole devrait, selon nos informations, annoncer l'arrivée de Conair Aerial Firefighting, une société canadienne.

« Mon ambition, c'est la construction des Canadairs de nouvelle génération sur la base de la Sécurité civile de Nîmes, et j'aimerais voir cela d'ici fin du mandat », a expliqué Franck Proust, le président (LR) de l'agglomération Nîmes Métropole, lors d'un point presse organisé le 7 octobre.

Pour accompagner cette volonté, la collectivité va, en outre, investir dans la construction de douze hangars industriels sur le site de l'aéroport. Bientôt considéré comme "Hub européen de la Sécurité civile", Nîmes-Garons devrait par ailleurs recevoir « une enveloppe d'Etat de 35 millions d'euros ».

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Des installations industrielles contrariées

Plus largement, lors de ce point presse, le président de Nîmes Métropole a expliqué que d'ici à la fin 2026, donc la fin de la mandature, la collectivité envisage la mobilisation de 400 millions d'euros d'investissement. Une enveloppe qui sera notamment consommée au bénéfice d'un plan de prévention de lutte contre les inondations (130 millions d'euros en cofinancement ave la Ville de Nîmes, l'Etat et la Région Occitanie), dont 52 millions d'euros pour le seul prolongement d'un tunnel d'évacuation des eaux (appelé localement cadereau) sur la route d'Uzès où un tunnelier officiera de manière invisible en sous-sol. Ces travaux de prévention comprenant l'aménagement de grands bassins de rétention, l'installation de centrales photovoltaïques au sol est également envisagée.

Moins consensuelle qu'il y paraît, l'option du développement économique par l'industrie impulsée par le président de l'agglomération fait des remous dans la commune de Garons. Outre les nuisances liées à l'aviation, des riverains s'inquiètent de l'installation future de Soprema (isolants pour le bâtiment) dont le site sera classé Seveso.

« Ce n'est pas dans mon ADN d'abdiquer »

Une inquiétude doublée, dans le même environnement, par la construction d'une usine du groupe Virbac (santé et alimentation animale) qui déménage de la commune de Vauvert pour s'installer sur le territoire de Nîmes Métropole. Particulièrement animée et vive, une réunion publique organisée cet été a fait remonter les craintes des habitants quant à la désagréable odeur de croquettes que pourrait générer le site. Une opposition telle que le maire de Garons, naguère soutien, est aujourd'hui lui aussi opposé à cette installation...

« Ce sera une usine moderne, défend Franck Proust. Virbac s'est engagé à prendre un cabinet technique indépendant sur le sujet de l'odeur. Ils sont force d'accompagnement. Sur le territoire, j'ai un taux de chômage à deux chiffres. Si on créé une zone industrielle, c'est pour y implanter de l'industrie et y créer de l'emploi. Soprema et Virbac, ce sont 500 emplois locaux et durables. J'entends les résistances, je peux même les comprendre, mais face à l'adversité, ce n'est pas dans mon ADN d'abdiquer. »

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Le projet de future prison menacé

Malgré cette volonté, un projet économique pourrait cependant tomber à l'eau : celui de la construction d'une prison dans la commune de Générac, plus précisément sur l'ancienne base du chantier de contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier. Alors que la maison d'arrêt de Nîmes est surpeuplée (plus de 200% de sur-occupation), la nouvelle construction pénitentiaire est aujourd'hui menacée car, le temps passant, la nature a repris ses droits sur la base de chantier abandonnée depuis la fin des travaux.

« Nous avons conditionné notre participation à l'aménagement de cette zone, si elle se trouvait également en capacité d'accueillir une activité économique. Parce que des plantes et animaux protégés ont regagné le nord du site, la place se restreint alors même que nous sommes en contact avec une société intéressée depuis un an et demi pour s'installer ici, analyse Franck Proust. Il est hors de question que l'agglomération participe à la seule installation d'une prison, un investissement dont la compétence relève de l'Etat seul. »

Le sujet est à l'ordre du jour d'une prochaine rencontre avec les services de l'Etat...

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