Chemdoc Water Technologies vise le leadership de la récupération des eaux usées

SERIE CLEANTECH (2/4) - Spécialisé dans la fabrication d’équipements pour le traitement de l’eau industrielle et l’eau potable, Chemdoc Water Technologies amorce une nouvelle phase de développement, portée par un contexte réglementaire très favorable. La société héraultaise va investir près de 2 millions d’euros dans une nouvelle usine, et ambitionne de doubler son chiffre d’affaires d’ici trois ans.
L'entreprise héraultaise Chemdoc Water Technologies est spécialisé dans la conception et la réalisation d'équipements de haute technologie pour la filtration, la purification et la déminéralisation de l'eau industrielle, et pour le traitement de l'eau potable.
L'entreprise héraultaise Chemdoc Water Technologies est spécialisé dans la conception et la réalisation d'équipements de haute technologie pour la filtration, la purification et la déminéralisation de l'eau industrielle, et pour le traitement de l'eau potable. (Crédits : DR)

Basé à Clermont-l'Hérault (34), Chemdoc Water Technologies est spécialisé dans la conception et la réalisation d'équipements de haute technologie pour la filtration, la purification et la déminéralisation de l'eau industrielle, et pour le traitement de l'eau potable. Un marché porteur alors qu'un pays sur cinq devrait faire face à de sévères pénuries d'eau au cours des vingt prochaines années,

« La problématique de la sècheresse est devenue une réalité que les industriels commencent tout juste à percevoir comme une menace, constate Salvador Perez, dirigeant de Chemdoc Water Technologies. La pression règlementaire s'intensifie pour les inciter à toujours plus recycler, et des normalisations par filière de métier ont été clarifiées. Alors que le marché de purification d'eau était encore anecdotique il y a trois ans, il connaît aujourd'hui une croissance explosive. Il n'y avait qu'à voir au Salon Pollutec, à Lyon, le nombre d'exposants du secteur de l'eau (plus de 600 soit près d'un tiers de l'ensemble des stands, NDLR) ! Depuis sa création, Chemdoc Water Technologies participe à relever les défis de la raréfaction des ressources. Nous avons aujourd'hui de nouveaux projets qui vont porter la croissance de notre entreprise pour les dix ans qui viennent. »

Des innovations primées

Créée il y a plus de vingt ans, Chemdoc Water Technologies (18 personnes), rachetée en 2014 par Salvador Perez et deux associés, a pris un tournant en se spécialisant dans des procédés membranaires vertueux (recours minime à de la chimie).

Ses nombreuses innovations (distinguées par EDF Pulse, Innovation Occinov 2019, coup de cœur Africa EDF Pulse, sélection des 20 innovations au Pollutec 21) lui permettent de répondre à l'ensemble des besoins du cycle industriel de l'eau : filtration, échange d'ions, prestations sur réseaux de refroidissement, services pour les réseaux de chaleur, désinfection, etc.

En partenariat avec Saint-Gobain, elle a par exemple déposé son brevet Flexionic pour le dessalement de l'eau de mer et de l'eau saumâtre à salinité variable. Elle a également déployé d'autres innovations (Perma Source, Nitra Perm...) testées in situ. Chemdoc Water Technologies compte ainsi parmi ses références de grands groupes industriels tels que Veolia, Suez ou Orano.

Un projet structurant

Accélérée dans la saison 3 du Cleantech Booster par la Cleantech Vallée, Chemdoc est lauréat, avec ses partenaires Sirops Monin, l'Insa de Toulouse et l'Office International de l'eau, du programme Life Zeus de la Commission européenne. Le projet vise à démontrer l'intérêt et la faisabilité technique et économique à recycler totalement (eau et composés dissous) les effluents de l'industrie agroalimentaire, au plus près de la source de production.

L'occasion pour Chemdoc Water Technologies de déployer ses solutions ROasys et Regeecycle. Le projet dispose d'un budget de 4 millions d'euros pour quatre ans, comprenant un démonstrateur à l'échelle industrielle sur le site de Monin à Bourges, ainsi que plusieurs applications de réplication pour d'autres sites industriels.

Un projet structurant, selon le dirigeant de la société héraultaise qui vient de recruter un directeur de projet et s'apprête à embaucher un ingénieur commercial : « Le projet Life Zeus nous donne une impulsion massive pour réaliser notre plan de développement sur le marché européen de la réutilisation des eaux industrielles, avec l'ambition de devenir la PME leader des solutions intelligentes de récupération des eaux usées pour des applications de qualité exigeante dans les processus industriels ».

L'Afrique, un marché toujours prometteur

Avec ses procédés membranaires, Chemdoc Water Technologies s'est orientée vers l'export pour potabiliser l'eau dans des habitats touchés par le stress hydrique. De 2017 à 2020, au sein du consortium industriel Synergeau regroupant deux autres PMI (ETE et Phaesun), elle a mis au point Purosun, une unité mobile reposant sur l'ultrafiltration membranaire capable de produire entre 200 et 2000 litres d'eau potable à partir d'eaux saumâtres, sans accès à un réseau électrique.

« Ce marché est très prometteur en Afrique, mais aussi en France, car il répond aux besoins de toute activité souhaitant disposer d'eau potable de manière autonome. Mais en raison de la crise sanitaire, le programme s'est arrêté brutalement », regrette Salvador Perez qui a vu son marché à l'export s'effondrer de 20% en 2020 (contre 35% en 2019). Nous venons de le réenclencher avec un projet innovant qui va faire l'objet d'un dépôt de brevet, que nous espérons pouvoir commercialiser rapidement. Des études de faisabilité sont en cours en Côte d'Ivoire sur des problématiques de contamination de nappe avec de l'aluminium et du nitrate. »

Une usine de fabrication de 2.500 m2

Autre volet porteur pour la société, l'eau potable dont la réglementation évolue avec de nouvelles normes de qualité et le renforcement des exigences en matière de matériaux au contact de l'eau.

« Le seuil imposé sur des micro-contaminants obligent les collectivités à prendre des mesures de traitement complémentaires, explique Salvador Perez. C'est un nouveau marché que nous prenons très au sérieux. »

Engagée dans une course contre la montre face à ses concurrents, la société héraultaise accélère. Elle va investir 2 millions d'euros dans une nouvelle usine (1,2 million d'euros pour la phase immobilière et 800.000 euros dans l'outil industriel). Le projet devrait prendre forme fin 2022.

Pour appuyer son développement, Chemdoc Water Technologies n'exclut pas une levée de fonds. La société va clôturer l'année sur un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros. Elle vise les 5 millions d'euros d'ici trois ans et le double à l'horizon 2030.

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