Ce que cherchent les bateaux de la station méditerranéenne de l'environnement littoral à Sète

La station méditerranéenne de l’environnement littoral (SMEL), l’une des plus anciennes stations marines, vient de faire l’acquisition d’un second bateau pour étendre son périmètre d’actions en mer et développer ses activités scientifiques. La nouvelle unité est également équipée pour répondre aux nombreuses sollicitations des équipes de recherche dans le cadre de leurs études sur les effets du changement climatique sur la biodiversité marine.
Le bateau Louis Euzet est le second bateau de la Station méditerranéenne de l'environnement littoral (SMEL).
Le bateau "Louis Euzet" est le second bateau de la Station méditerranéenne de l'environnement littoral (SMEL). (Crédits : DR)

L'observatoire de recherche montpelliérain de l'environnement (Oreme) et l'Université de Montpellier viennent d'inaugurer, à Sète (Hérault), le "Louis Euzet" (en hommage au professeur d'université, précurseur de la parasitologie au niveau marin de l'étang de Thau), second bateau de la station méditerranéenne de l'environnement littoral (SMEL). Cette acquisition, d'un montant de 150.000 euros, fait suite aux sollicitations croissantes de chercheurs ou de prestataires de service.

« Pour pouvoir consolider nos services de moyens à la mer et offrir un appui opérationnel et technique aux chercheurs ou bureaux d'études qui nous sollicitent de plus en plus fréquemment, il nous fallait un outil de pointe », explique Sébastien Mas, directeur de la SMEL.

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Un suivi de la lagune de Thau

Rattachée à l'Université de Montpellier, la station méditerranéenne de l'environnement littoral (sept salariés), fondée en 1879, est l'une des plus anciennes stations marines. Gérée par l'Oreme depuis 2015, elle sert de point d'appui aux recherches, à l'observation, à l'expérimentation et à la formation (DU en aquaculture, chef de projet, TD licence et master,...) dans le domaine de la biologie marine.

« Nous suivons sur le long terme l'évolution des variables bio-physico-chimiques de la lagune de Thau et de l'avant-côte sétoise, indique le directeur de la SMEL. L'objectif est de mettre en relation ces différentes variables avec les changements climatiques ou avec des épisodes de crise, que ce soit une sécheresse, des crues ou des tempêtes. »

La SMEL fait d'ailleurs partie des douze stations à réaliser des suivis annuels pour le compte du Service national d'Observation en Milieu LITtoral, le SOMLIT. Tous les quinze jours, une équipe effectue au large de Sète des prélèvements qui sont ensuite analysés puis conservés au sein de la base de données nationale du SOMLIT.

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Cartographie 3D des fonds marins

Jusqu'à présent, l'équipe partait en mer à bord de "L'Exocet", bateau à l'origine habilité pour rester sur l'étang de Thau mais qui avait reçu une dérogation spécifique pour couvrir une certaine zone marine. La nouvelle unité va donc permettre au SMEL d'étendre son champ d'actions et de naviguer en milieu côtier jusqu'à 5 miles nautiques.

« Nous allons pouvoir accueillir des équipes plus importantes et déployer de nouveaux instruments scientifiques pour faire, par exemple, des levées bathymétriques (méthode utilisée pour mesurer la profondeur d'un plan d'eau par rapport à un plan de référence, NDLR) ou de la cartographie 3D des fonds marins, se réjouit Sébastien Mas. Nous pourrons aussi faire des suivis écologiques de certaines zones sensibles en Méditerranée, comme les herbiers et les récifs coralliens, ce qui était impossible avec "L'Exocet". »

Avec ses 8 mètres de long et 3 de large, un moteur de 250 CV, un vaste espace de travail, un treuil pour lever Rove ou sonar, des bennes pour prélever les sédiments, des espaces pour l'équipement des plongeurs, etc., le "Louis Euzet", qui sort déjà en mer deux à trois par semaine, est au top de l'équipement. Financé par l'Université de Montpellier, le CNRS, l'OSU OREME, il est mis à disposition des prestataires selon une grille tarifaire définie.

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Projets novateurs

Et les demandes affluent. La station a récemment été contactée pour un suivi écologique du rechargement des plages à Frontignan. Elle vient également de répondre à un appel d'offre pour cartographier des spots de plongée à Marseille.

En parallèle, le SMEL veut pérenniser ses suivis annuels sur les services d'observation nationaux et poursuivre ses expérimentations : quantification et qualification de l'impact des changements globaux sur les écosystèmes, suivi de température, de salinité, d'oxygène, impact du panache du Rhône,...

« L'acquisition du bateau va permettre de contribuer à des projets novateurs et de nouvelles thématiques », projette déjà Sébastien Mas.

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