La FRTP identifie des poches de croissance pour contrer la crise

Lors des 1ères Assises du développement territorial, le 2 juin à Mireval (34), les professionnels des TP ont montré qu'un tiers du réseau routier régional doit être rénové, entre autres marchés potentiels. Une façon de mettre les élus présents face à leurs responsabilités.
33 % du réseau routier resterait à rénover en région

À l'initiative de la Fédération régionale des travaux publics (FRTP), les 1ères Assises du développement territorial et de l'investissement local se sont tenues le 2 juin à Mireval (34) et ont réuni près de 300 professionnels du secteur en région. À cette occasion, la cellule économique du BTP a livré un état des lieux inédit du patrimoine régional en matière d'infrastructures.

Selon cette étude, le Languedoc-Roussillon compte, à ce jour, 50 500 km de routes, 13 200 ponts routiers, 1 280 km de voies ferrées, 59 000 km de réseaux électriques, et 33 000 km de réseaux d'eau. Ce diagnostic a permis à la FRTP de pointer de nouveaux marchés, alors que l'activité ne cesse de refluer (25 % de commandes en moins en 2014). Parmi les poches de croissance citées : 33 % du réseau routier national nécessite des travaux de rénovation ou de réparation (même chiffre pour le réseau départemental) ; une station d'assainissement sur cinq est âgée de plus de trente ans ; le réseau d'eau, en raison de sa vétusté, accuse un taux de rendement d'à peine 27 %...

"Le patrimoine régional, quelle que soit l'infrastructure considérée, est partout présent sur le territoire, commente Jacques Baghi, directeur de la cellule économique. Mais c'est un patrimoine souvent vieillissant, aux performances perfectibles, justifiant des travaux d'entretien, voire de réparation, donc plus chers qu'à l'époque où on aurait pu les anticiper."

L'investissement public à la loupe

Du côté des structures parapubliques présentes, on fait valoir l'effort d'investissement maintenu sur le territoire, en lien avec les sous-traitants. Marc Chevallier, président de l'EPR Port Sud de France, à Sète, a indiqué que le Conseil régional a investi plus de 80 M€, et son propre établissement a conduit 93 opérations sur les "superstructures" (coût moyen : 550 000 €), depuis que le Conseil régional a pris le contrôle du port en 2007.

De son côté, Jean-François Blanchet, directeur général de BRL, a rappelé que le chantier d'Aqua Domitia a occasionné plus de 82 M€ de travaux mis en concurrence, soit 28 marchés notifiés à ce jour, pour une valeur moyenne de 1,8 M€.

"En 2015, nous allons perdre encore plusieurs centaines d'emplois, constate Olivier Giorgiucci, président de la FRTP L-R. C'est une situation historique, qui nous ramène au niveau d'activité de 1996, mis à part que ces difficultés n'avaient duré que six mois... L'investissement des communes est en danger alors que les chantiers de proximité se trouvent là. Nous avons besoin de la Région et des Départements, pour qu'ils soutiennent les communes et les intercommunalités dans leurs projets d'aménagement."

Les élus présents, qui représentaient les Conseils départementaux des Pyrénées-Orientales, de la Lozère, du Gard et de l'Hérault, ont nié avoir réduit leur volume d'investissements.

"La dotation de l'État au Département va baisser de 17,5 M€ en 2015, note Philippe Vidal, conseiller départemental de l'Hérault et maire de Cazouls-lès-Béziers (34). Cela nous conduit à faire des choix, en réduisant par exemple nos coûts de fonctionnement. Mais après que le Département de l'Hérault se soit battu (lors de la réforme territoriale, NDLR) pour que les routes demeurent dans ses compétences, nous avons maintenu notre investissement à l'identique : 80 M€ par an."

"Les moyens, il faut se les donner, assure Patricia Brémond, conseillère départementales de la Lozère. Le Département de la Lozère part du principe qu'il faut mutualiser ses services, et inciter les Communautés de communes à le faire aussi, pour dégager des économies et donc pouvoir financer des projets. Nous avons mis en place des contrats territoriaux pour renforcer la commande publique sur un laps de temps de trois ans, dans le cadre des projets communaux et intercommunaux conduits sur le territoire des Communautés de communes."

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