Ferroviaire : avancée majeure pour la LGV Montpellier-Perpignan

Le dossier de la Ligne Nouvelle Montpellier-Béziers vient de franchir une étape majeure avec la publication du décret déclarant d’utilité publique et urgent les travaux entre Montpellier et Béziers. Remis sur les rails après des années d’attente, le projet de ligne à grande vitesse vise à désenclaver et renforcer l’attractivité du territoire.
(Crédits : Pierre Begue / Lisea)

Par décret en date du 16 février 2023, les travaux du premier tronçon de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) viennent d'être déclarés d'utilité publique. Une avancée majeure pour ce projet d'aménagement ferroviaire, dans les cartons depuis des années, mais à nouveau sur les rails avec cette première phase Montpellier-Béziers qui traversera 18 communes de l'Hérault.

« Cette phase 1 de la Ligne Nouvelle Montpellier-Béziers-Perpignan était attendue depuis tant d'années par le territoire, se réjouit Carole Delga, présidente de la Région Occitanie et présidente du conseil d'administration de la Société de la LNMP. Elle va  permettre de répondre à la demande croissante de mobilité dans la région Occitanie en augmentant l'offre de transports du quotidien ».

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Un gain de temps de 18 minutes

La phase 1 des travaux entre Montpellier et Béziers s'étend sur 52,5 kilomètres et devrait démarrer entre 2028 et 2030, pour une mise en service aux alentours de 2034. Elle permettra d'offrir un gain de temps de 18 minutes sur le trajet.

Son coût est estimé à 2,1 milliards d'euros sur un investissement global de 6,12 milliards d'euros, financé par l'ensemble des collectivités : 40% par l'Etat, 40% par 11 collectivités territoriales (la Région Occitanie, les trois Départements de l'Aude, Hérault et Pyrénées Orientales, Montpellier Méditerranée Métropole, la Communauté urbaine de Perpignan Méditerranée Métropole, ainsi que les Communautés d'Agglomération du Grand Narbonne, Carcassonne, Béziers Méditerranée, Hérault-Méditerranée et Sète Agglopôle Méditerranée) et 20% par des crédits européens.

Pour la phase 2, Béziers-Perpignan, soit 98 kilomètres, il faudra attendre 2040, voire 2045.

Transport décarboné

Accueillant à la fois des voyageurs et du fret, la nouvelle ligne Montpellier-Béziers vise à apporter une réponse aux problèmes de congestion de cet axe, en supprimant une partie des nuisances liées aux trains de marchandises dans les zones fortement urbanisées traversées par la ligne.

« La situation, aujourd'hui, c'est une quantité de camions qui circulent sur les routes et une saturation complète de la ligne Montpellier-Narbonne, l'axe le plus saturé de France, rappelle Carole Delga.La création de ce nouveau chemin de fer va permettre de développer les trains du quotidien, proposer un RER sur notre littoral et favoriser le fret ferroviaire aux camions de l'autoroute A9. Je rappelle également le risque de submersion de la ligne actuelle face à la montée des eaux. En somme, la nécessité de ce projet ferroviaire, transport décarboné, sobre et sûr, est indiscutable ».

Pour autant, même si les élus affirment leur volonté d'être attentifs au respect environnemental, la nouvelle ligne à ses détracteurs, avec notamment les écologistes qui militent pour une évolution du tracé au nord de la lagune de Thau.

Soutien de l'Union Européenne

Le calendrier final de cette phase 1 dépend maintenant du gouvernement qui doit le confirmer dans le cadre des conclusions à venir du Conseil d'orientation des infrastructures (COI), dont une des dix sept membre est Sophie Blanc, députée RN des Pyrénées Orientales.

« Je souhaite que la première ministre retienne un scénario volontariste, exprime la présidente de la Région Occitanie. Cette LMNP doit faciliter la connexion de l'Occitanie avec Paris et l'Espagne. Elle participera également à compléter cette grande ambition que j'ai pour le Sud de France, un réseau à grande vitesse entre Bordeaux et Marseille, et au-delà jusqu'à Nice. »

Si le projet arrive à terme, il sera possible de rallier Paris-Perpignan en 4h20 contre 5h10 actuellement.

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Commentaire 1
à écrit le 22/02/2023 à 23:29
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Bonjour, J'espère que les écolos vont se réveiller et surveiller l'usage à minima des terres agricoles. Pas un massacre comme sur la ligne sablé Rennes et restituer chemins et routes de campagne, que le paysan ne se tappe pas 8 km pour aller d'un c...

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