Mobilités : les centres commerciaux, terre de conquête des points de recharge

L'Italien Atlante vient d'implanter huit super-chargeurs sur les parkings du centre commercial Odysseum à Montpellier. Lidl se lance dans ce métier alors que Carrefour déploie peu à peu ses solutions.
L'entreprise italienne Atlante vient d'installer quatre bornes et huit points de charge pour véhicules électriques sur l'un des parkings du centre commercial Odysseum de Montpellier, propriété du groupe Klépierre.
L'entreprise italienne Atlante vient d'installer quatre bornes et huit points de charge pour véhicules électriques sur l'un des parkings du centre commercial Odysseum de Montpellier, propriété du groupe Klépierre. (Crédits : Guillaume Mollaret)

L'installation ne paye pas de mine. Quatre bornes et huit points de charge pour véhicules électriques habillent désormais un parking du centre commercial Odysseum de Montpellier, propriété du groupe Klépierre, spécialisé dans l'immobilier commercial. Installé par l'entreprise italienne Atlante (créée en juillet 2021, filiale du groupe Nhoa), cette infrastructure nouvelle vient s'ajouter aux seize chargeurs réservés aux usagers de Tesla, déjà implantés sur cette aire commerciale.

« Les zones commerciales constituent un enjeu important pour notre activité puisque ce sont des lieux où l'on peut faire autre chose pendant que sa voiture est en charge, analyse Stefano Terranova, le président d'Atlante, lors de son déplacement à Montpellier le 27 février. Ces stations pèsent aujourd'hui pour 15% de notre activité mais cette part est appelée à augmenter significativement car les propriétaires de centres commerciaux, qui disposent d'espace, sont à la recherche de services complémentaires à apporter à leurs clients. »

Une intention que confirme Christel Garcia, la directrice d'Odysseum-Klépierre : « C'est un service en plus qui va dans le sens de l'accompagnement vers les mobilités douces. Il permet à nos clients de recharger leurs véhicules pendant leurs achats ou leur temps de loisirs. Sachant que tout visiteur de la zone commerciale dispose de deux heures de stationnement gratuit, c'est largement suffisant pour effectuer une recharge complète ».

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1.000 points de charge supplémentaires en France

Pour Atlante, le modèle économique est simple : l'entreprise paye un loyer d'occupation auquel s'ajoute parfois une redevance sur le chiffre d'affaires.

« C'est un modèle qui nous convient car il nous positionne sur le même plan que les autres locataires des centres commerciaux », déclare Stefano Terranova qui déploie des bornes logotisées à sa marque.

Dépositaire de quelque 350 millions d'euros de fonds propres, Atlante dispose des moyens de ses ambitions afin de déployer au moins 1.000 points de charges nouveaux d'ici la fin de l'année en France. Pour mettre rapidement son plan à exécution, l'entreprise compte s'appuyer sur des accords-cadres nationaux avec des partenaires tels que Klépierre et des foncières propriétaires des centres commerciaux comme Carmila, Unilec ou le Groupe Duval.

« Evidemment, nous avons approché différents acteurs du secteur mais nous sommes une société jeune... Nous avons évidemment des objectifs d'équipement et nous sommes en pourparlers avec différents partenaires potentiels », indique Jacques Galvani, le P-dg d'Atlante France.

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Opportunité de marché pour Lidl

D'autres acteurs de la borne de recharge sont déjà positionnés auprès d'autres foncières à vocation commerciale. Ainsi Izivia (groupe EDF) a annoncé, en novembre dernier, le projet de déploiement de quelque 700 stations (2.000 points de charge) sur les parkings des McDonald's. Quant à l'enseigne allemande de distribution Lidl, elle perçoit l'électrification du parc automobile comme une opportunité pour se lancer dans un nouveau marché qu'elle développe avec des ressources internes, sans passer par un opérateur tel qu'Atlante, Izivia ou Ionity. A ce jour, le distributeur allemand dispose de six e-stations de recharges rapides, dont une en Occitanie (à Nîmes), alors qu'il était jusqu'à présent absent du secteur de la mobilité auto.

Côté prix, Lidl propose deux prix suivant la puissance de recharge demandée, notamment 40 cents/kwh sur une borne de 150 kW. C'est 35 cents chez Izivia/McDonald's et 54 cents chez Atlante qui, à Montpellier, a aussi installé des batteries afin d'acheter l'électricité en heure creuse - donc à moindre coût - et assurer sa délivrance à pleine puissance et flux régulier en journée, à l'heure où les bornes sont sollicitées par les clients du centre commercial.

Quelques mois après leur installation dans l'Hérault, les bornes d'Atlante, comme celles installées par Tesla, revendiquent un bon taux d'occupation.

« Chaque borne effectue aujourd'hui entre deux et trois charges complètes par jour, ce qui nous fait dire que cette infrastructure remplit pleinement son rôle », affirme-t-on au sein de l'entreprise italienne, qui envisage de doubler rapidement le nombre de points de recharge installés.

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