A Perpignan, la CGT craint la fin du train des primeurs

Le dernier train des primeurs, prévu le 28 juin, est finalement parti la veille. Les cheminots de la CGT, qui voulaient en profiter pour dénoncer les risques qui pèsent sur ce dispositif de transports de fruits et légumes entre Perpignan et Rungis, ont malgré tout développé leurs inquiétudes et leurs revendications.
Sauvé in extremis en 2021, le Train des primeurs est de nouveau à l'arrêt pour un an, en raison de travaux effectués à Rungis, et l'État n'a pas trouvé de repreneur pour la concession arrivée à échéance le 30 juin.
Sauvé in extremis en 2021, le Train des primeurs est de nouveau à l'arrêt pour un an, en raison de travaux effectués à Rungis, et l'État n'a pas trouvé de repreneur pour la concession arrivée à échéance le 30 juin. (Crédits : Yann Kerveno)

C'est ce qu'on appelle se faire couper l'herbe sous le pied. Alors que la CGT avait convié les quatre candidats du Nouveau Front populaire à une conférence de presse, ce 28 juin, pour dénoncer les risques qui pèsent sur le train des primeurs, celui-ci, dernier convoi avant une interruption de plusieurs mois, avait été annulé par le client, Primever...

Le train des primeurs faisait historiquement la navette entre le marché Saint-Charles, à Perpignan, et Rungis, en région parisienne. Il avait été menacé de disparition à l'orée de la décennie. De quatre trains quotidiens au début des années 2000, la fréquence était descendue à un seul convoi. La faute au transport routier, plus compétitif et plus souple que le train, mais aussi « au démantèlement de l'entreprise publique SNCF et à la privatisation rampante du fret », explicite Michaël Meusnier, délégué CTG et conducteur du train, ajoutant qu'« en plus on l'a vu, la privatisation ne fait pas augmenter le nombre de trains qui roulent ».

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A l'arrêt pour un an

Sauvé in extremis en 2021, il est de nouveau à l'arrêt pour un an, en raison de travaux effectués à Rungis, et l'État n'a pas trouvé de repreneur pour la concession arrivée à échéance le 30 juin. Le risque est donc grand qu'il ne redémarre jamais, selon le syndicat de cheminots.

Ces derniers ont profité de ce rendez-vous pour présenter une plateforme de revendications dont la première, la mise en place d'un moratoire sur la discontinuité de Fret-SNCF (son démantèlement) qui, selon Mickaël Meusnier, a déjà coûté leur place ou un reclassement à une vingtaine de cheminots dans les Pyrénées-Orientales, et ce dans toutes les catégories de salariés. Et qui permettrait à Fret-SNCF de se porter candidat à la reprise de la ligne.

« Le plan de discontinuité, c'est la fermeture de 23 flux et la perte de 30% du chiffre d'affaires de Fret-SNFC », poursuit-il.

Localement, les cheminots prônent aussi le développement réel de l'espace Méditerranée à Rivesaltes et ses « plusieurs centaines d'hectares exploitables », le développement du ferroutage, une meilleure exploitation des structures ferroviaires existants à Perpignan Saint-Charles et enfin la connexion avec l'espace portuaire de Port-Vendres.

Les cheminots poussent également des revendications pour le trafic voyageur avec des réouvertures de lignes ferroviaires existantes, entre Elne, Le Boulou et Céret, de Rivesaltes à Axat, ainsi que l'ouverture de nouveaux points d'arrêts sur des zones sensibles surchargées de trafic automobile, de Saint-Charles à la zone de l'aéroport et Polygone nord, en passant par le site touristique de Paulilles sur la Côte Vermeille.

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Solidarité législative

Invités à s'exprimer, les quatre candidats aux législatives ont exprimé leur solidarité avec les revendications.

David Berrué (EELV, 1ère circonscription) estime que si le camion est plus compétitif que le train, c'est parce qu'on ne lui fait pas payer la facture des infrastructures et de son coût pour l'intérêt général. Nathalie Cullel, (LFI, 3e circonscription) plaide, pour sa part, pour le développement du Train jaune pour le rapprocher du service rendu par les TER et pour le fret. Candidat sur la 4e circonscription, Julien Baraillé défend le raccordement du port de Port-Vendres qui permettrait d'éviter la circulation de 400 camions par bateau à décharger. Enfin, Francis Daspe (LFI, 1ère circonscription) rappelle que la force du service public, c'est aussi de pouvoir effectuer des péréquations et de ne pas couper les branches qui ne rapportent pas.

Mais le dernier train était déjà parti...

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