Médicament : le Groupe LFB rapatrie des activités américaines à Alès

L’entreprise d'Etat LFB Biomanufacturing, façonnier pour l'industrie pharmaceutique, lance 20 millions d’euros d'investissement pour doubler ses capacités de production à Alès (Gard). Une extension de production qui lui permettra aussi de rapatrier la production d’un principe actif aujourd’hui faite aux Etats-Unis.
L'extension du site industriel de LFB Biomanufacturing à Alès doublera sa capacité de production et permettra également au façonnier pharmaceutique d'y rapatrier la production d'un principe actif aujourd'hui réalisée aux Etats-Unis.
L'extension du site industriel de LFB Biomanufacturing à Alès doublera sa capacité de production et permettra également au façonnier pharmaceutique d'y rapatrier la production d'un principe actif aujourd'hui réalisée aux Etats-Unis. (Crédits : Guillaume Mollaret)

LFB Biomanufacturing, filiale du Groupe LFB (groupe aux capitaux 100% étatiques) et façonnier pour l'industrie pharmaceutique, lance le chantier de construction d'une extension de son usine d'Alès (Gard), pour un montant de 20 millions d'euros environ (dont 6,7 millions d'euros accordés par Bpifrance sous forme de subvention et d'avance remboursable). Prévu pour une livraison à la fin de l'année 2026, cette extension doublera la capacité de production du site et permettra également au façonnier pharmaceutique de rapatrier à Alès la production d'un principe actif aujourd'hui réalisée aux Etats-Unis.

« Les deux premières étapes de fabrication sont aujourd'hui faites dans la banlieue de Boston et nous prévoyons désormais qu'elles soient réalisées ici, affirme Jacques Brom, le directeur général du groupe LFB. Techniquement, il s'agit d'étapes de purification pour la conception d'un facteur de coagulation recombinant pour traiter des personnes hémophiles, atteintes d'une forme rare de leur pathologie et qui ont besoin de notre molécule. Sur le plan industriel, il s'agit d'œuvrer pour la souveraineté sanitaire de la France. »

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Startups, biotechs et groupes pharmaceutiques

À date, l'inadéquation de l'offre des façonniers en France conduit encore trop souvent les acteurs nationaux à produire en dehors de nos frontières. Ainsi, la vision du volet Santé de « France 2030 » vise-t-elle à produire au moins vingt biomédicaments en France grâce notamment à l'augmentation de la capacité de bioproduction auquel le groupe LFB, qui détient le monopole français d'approvisionnement de plasma (collecté à 100% par l'Etablissement français du sang) prend donc sa part.

Agréé par la Food & Drugs Administration (FDA), équivalent de l'Agence européenne des médicaments, le site occitan du LFB, propose un accompagnement des startups, biotechs et groupes pharmaceutiques « qui développent des médicaments à base d'anticorps monoclonaux et conjugués, de protéines recombinantes ou encore de thérapie cellulaire », avec des productions allant du développement de lignées cellulaires et de procédés à l'échelle industrielle, jusqu'à la fabrication de lots cliniques et commerciaux. Rentable, le laboratoire cévenol réalise environ 40 millions d'euros de chiffre d'affaires et emploie 75 personnes. Des effectifs appelés à croître. Les embauches promises, autour de cinquante, concerneront tant des techniciens de maintenance que des docteurs en sciences.

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« Avoir de la belle R&D à proximité »

« Les nouvelles capacités de production, nous permettront de fournir un spectre plus large de production de biomédicaments avec du 2.000 litres (voir photo, ndlr) comme échelle de référence », détaille Herbert Guedegbe, directeur de LFB Biomanufacturing.

Outre LFB lui-même, le site alésien du groupe public compte à ce jour une demi-douzaine de clients parmi lesquels Satorius, Fab'entech ou encore SpikImm. Philippe Pouletty est le P-dg du fonds d'investissement Truffle Capital et le cofondateur, au côté de l'Institut Pasteur, de la biotech SpikImm, développant une plateforme antivirus. Il loue l'investissement consenti par le groupe LFB : « Il est important d'avoir de la belle R&D à proximité pour échanger facilement. Pour une biotech, il est difficile de travailler avec un géant. Aussi, pour nous, le LFB se trouve à la bonne maille ».

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