Le restaurant Les Grands Buffets de Narbonne indexe les salaires sur l’inflation

Pour préserver le pouvoir d’achat de ses salariés, affirme le président des Grands Buffets de Narbonne, il indexe leur salaire sur l’inflation à compter du 1er octobre. Un geste qui vient s’ajouter à une prime d’intéressement attribuée depuis janvier dernier.
Cécile Chaigneau
Le patron des Grands buffets de Narbonne annonce qu'il indexe les salaires sur l'inflation à compter du 1er octobre 2022.
Le patron des Grands buffets de Narbonne annonce qu'il indexe les salaires sur l'inflation à compter du 1er octobre 2022. (Crédits : DR)

Faut-il indexer les salaires sur l'inflation afin de préserver le pouvoir d'achat des salariés ? Le mécanisme a été abandonné en France en 1983... La question est revenue sur le tapis alors que l'inflation file bon train.

A Narbonne, Louis Privat, le président des Grands Buffets (363.000 clients par an, 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, 200 collaborateurs), annonce un nouveau geste pour ses salariés : la signature d'une convention avec les salariés des Grands Buffets prenant effet dès le 1er octobre et prévoyant que les salaires seront indexés sur l'inflation et réajustés tous les six mois.

En janvier dernier, afin de rendre plus attractifs les métiers de la restauration, il avait déjà fait le buzz en accordant une prime d'intéressement à tous ses salariés, augmentant leur rémunération annuelle de 30% en moyenne. Un geste financé par une augmentation du prix du menu qui était passé de 42,90 à 47,90 euros.

« Zéro perte de pouvoir d'achat »

« Cette augmentation de rémunération, rendue possible par une augmentation du prix du menu bien accueillie par la clientèle, se voit depuis le début de l'année fortement atténuée par l'inflation induite par une conjoncture inattendue, observe-t-il. Nous avons donc décidé d'indexer les salaires pour rester fidèle à notre principe : zéro perte de pouvoir d'achat. »

L'établissement donne deux exemples : pour les salariés non qualifiés soumis aux horaires dits "en coupé", la rémunération d'embauche passe en octobre à 2.100 euros net mensuel pour 40 heures de travail hebdomadaire. Pour un agent d'entretien en journée continue, le revenu net mensuel est de 1.876 euros pour 40 heures de travail hebdomadaire.

Afin de financer cette hausse des salaires mais aussi la hausse des produits alimentaires, de l'énergie et des services, le restaurateur indique que le prix du menu passera à 52,90 euros au 1er octobre, soit une nouvelle augmentation de 5 euros...

Pas à la portée de tout le monde

Sur un marché du travail tendu, où les salariés seront tentés d'aller chercher des augmentations ailleurs, le geste est-il bien perçu par la profession ? Dans la région, certains restaurateurs soulignent que de telles augmentations ne sont pas à la portée de petits établissements.

En juin dernier, lors de l'enquête trimestrielle de la CPME auprès des dirigeants d'entreprises, à laquelle les adhérents de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) avaient répondu, il apparaissait que la moitié des répondants (53%) avaient déjà augmenté les salaires en 2022 pour l'ensemble de leurs salariés et notamment l'hôtellerie (62%) mais ils étaient aussi 22% à répondre être dans l'incapacité à le faire. Du fait de l'inflation, 56% des adhérents se disaient prêts à encore augmenter les salaires dans les prochains mois, avant fin 2022...

Un restaurateur régional rappelle tout de même que « la voix officielle de l'UMIH met en garde contre la course inflationniste et le risque de spirale prix-salaire »...

Cécile Chaigneau

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