Nautisme : cinq entreprises créent un Pôle Village Refit à Canet-en-Roussillon

SERIE Nautisme (3/3) - Cinq entreprises fondatrices mettent sur pied un « village » destiné à la réparation ou la rénovation de bateaux de plaisance sur le pôle nautique de Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales. Objectif : occuper un marché peu fourni en concurrence, celui des navires de 10 à 30 mètres.
Le futur Pôle Village Refit, porté par cinq entreprises, pourrait être livré dans le courant de l'automne 2024 à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales).
Le futur Pôle Village Refit, porté par cinq entreprises, pourrait être livré dans le courant de l'automne 2024 à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales). (Crédits : DR)

Le permis de construire vient d'être déposé et Pascal Ouradou espère voir pouvoir achever les terrassements avant l'été pour ouvrir le Pôle Village Refit dans le courant de l'automne 2024. Ce projet est porté par cinq entreprises liées au nautisme à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), emmenées par la société SAS dont Pascal Ouradou est le gérant et qui œuvre tant dans la préparation de bateaux neufs que dans la rénovation (refit).

« Pour faire l'histoire depuis le début, il y a déjà des années que SAS cherche à s'agrandir car nous sommes actuellement à l'étroit dans un bâtiment de 800 m2, raconte-t-il. Nous avions besoin de 2.000 m2 mais le terrain avait été réservé à une en entreprise qui devait construire des bateaux à moteur à hydrogène, qui a été liquidée... On m'a alors proposé un terrain de 4.700 m2 mais c'était trop pour nous. »

D'où l'idée d'y associer d'autres entreprises présentes sur le port et de créer une offre complète de rénovation ou de réparation de bateaux. Outre SAS, quatre autres entreprises se sont donc embarquées dans l'aventure du Village : Marine Elec Développement (électronique embarquée), Atelier Gréement, Cap'tain Chercheur (plateforme de matériel d'occasion et de déstockage) et Sailing Mediterranée Service (manutention). Cette dernière sera dotée d'une remorque capable de déplacer des bateaux de 70 jusqu'à 100 tonnes depuis les quais jusqu'aux ateliers. Le Pôle Village Refit s'est aussi assuré la collaboration d'autres entreprises du secteur proposant des prestations complémentaires, de l'antifouling (traitement destiné à préserver la coque des bateaux de la prolifération d'algues ou de coquillages) aux experts en assurance, en passant par les motoristes.

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« Cela rend le refit pertinent »

Les conditions économiques actuelles sont porteuses pour le marché du reconditionnement de bateaux, comme l'explique Pascal Ouradou : « Un bateau qui valait 1 million d'euros il y a quelques années vaut maintenant 1,4 million, plus les frais de banques et les intérêts, qui ont augmenté, plus les assurances... Ce n'est plus tout à fait le même budget. Cela rend le refit pertinent. Si vous avez un bateau d'une trentaine d'années, éprouvé, fiable, que vous connaissez, qui vaut aujourd'hui 170.000 euros à l'argus, vous pouvez le remettre à neuf pour 300.000 euros ».

SAS prépare entre 90 et 150 bateaux neufs par an et mène à bien cinq à six refits complets. Le potentiel du marché est important, la France comptant plus de 420.000 bateaux naviguant en Méditerranée...

Le pôle a développé une offre complète pour les bateaux et jusqu'aux équipages en transit : « Nous avons négocié des tarifs avec des hôteliers, des loueurs de voitures ou de vélo électriques parce que le port est éloigné de la ville, et nous allons aussi aménager une zone d'accueil dans laquelle les clients pourront se poser », indique Pascal Ouradou.

À terme, l'entrepreneur espère que 50 à 60 personnes travailleront sur le site, qu'il veut plutôt positionné sur le segment de marché des bateaux de 10 à 30 mètres, où la concurrence n'est guère présente dans le golfe du Lion. Les pôles les plus réputés, à La Ciotat et Monaco, sont en effet en grande partie spécialisés dans les navires de plus grande envergure.

Le collectif est aujourd'hui parti en quête de subventions pour mener à bien son projet auprès de la Région Occitanie et de Perpignan Méditerranée Métropole. L'investissement total s'élève à 2,5 millions d'euros.

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