Nautisme : Grand Large Yachting investit pour réorganiser ses chantiers navals et ouvrir un 2e site de fabrication

SÉRIE Nautisme (2/3) - Alors que l’International Multihull Show démarre ce 3 avril à La Grande Motte (Hérault), le fabricant des catamarans Outremer Yachting et Gunboat prépare la réorganisation de ses chantiers grand-mottois, une opération estimée à 25 millions d’euros qu'il prévoit de financer partiellement. Il confirme l’ouverture d’un deuxième site pour accompagner sa croissance. Deux sites sont en balance sur l’arc méditerranéen occitan…
Benoît Lebizay, cofondateur associé (avec Xavier Desmarest et Stéphan Constance) du groupe Grand Large Yachting, pose devant un Gunboat en cours de fabrication dans les ateliers grand-mottois. Trois de ces catamarans de course-croisière seront mis à l’eau en 2024.
Benoît Lebizay, cofondateur associé (avec Xavier Desmarest et Stéphan Constance) du groupe Grand Large Yachting, pose devant un Gunboat en cours de fabrication dans les ateliers grand-mottois. Trois de ces catamarans de course-croisière seront mis à l’eau en 2024. (Crédits : Nelly Barbé)

Le groupe Grand Large Yachting, spécialisé dans la fabrication de bateaux de grande croisière, y voit un peu plus clair quant à la réorganisation de l'implantation de ses deux chantiers navals au cœur de la zone technique du port de La Grande Motte (Hérault). C'est ici que sont fabriqués les catamarans de croisière Outremer Yachting et de course-croisière Gunboat par la moitié des 1.000 salariés du groupe.

« La version 2 du projet de Ville-port porté par la municipalité de La Grande Motte est désormais entérinée, obseve Benoît Lebizay, associé avec Xavier Desmarest et Stéphan Constance, les co-fondateurs du groupe. Plus contenue en termes d'emprise foncière, son impact sur notre activité va être moindre : nous passerons de 19.000 à 15.000 m2 d'emprise. Pour nous, cette contrainte est aussi une opportunité car elle nous donne des perspectives pour investir et optimiser notre site. »

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Une réorganisation industrielle sur le sol français

L'optimisation des installations actuelles de ces chantiers grand-mottois sera le passage obligé pour compenser la perte de surface de près de 20%. Pour y parvenir, « nous allons avoir besoin de soutien pour obtenir les permis de construire », prévient le dirigeant, expliquant que, sur certaines lignes de production, quatre à cinq mètres supplémentaires en hauteur seront parfois nécessaires, pour faire passer un bateau par-dessus un autre par exemple à l'aide de pont roulant. Les plans préliminaires ont été réalisés. Cette réorganisation industrielle impliquera également un investissement financier conséquent qui nécessitera un volet aides publiques, prévient le dirigeant.

« Le coût d'investissement est estimé à près de 25 millions d'euros. À l'échelle de notre entreprise, il nous est impossible de prendre 100% à notre charge. Entre 30 et 50%, ce sera notre maximum. J'ai coutume de dire que si la plaisance à voile relève du secteur du luxe, cela ne concerne pas ses marges qui sont bien celles de l'industrie ! », résume Benoît Lebizay.

Et d'insister sur leur choix de rester en France : « Contrairement à Béneteau ou Catana, nous n'allons pas fabriquer en Tunisie ou au Portugal ».

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Ouvrir un second site

En tout état de cause, la réorganisation des chantiers grand-mottois de Grand Large Yachting ne suffira pas pour suivre la cadence de leur croissance, en particulier celle d'Outremer yachting dont la production devrait passer de 33 bateaux livrés en 2024 à une perspective de 50 d'ici trois à quatre ans. Faute de place à La Grande Motte, la décision d'ouvrir un second site sur la façade méditerranéenne a été actée et les deux sites potentiels identifiés, Sète ou Canet-en-Roussillon. Sans attendre le choix final qui doit être fait d'ici à septembre, des demandes de permis de construire ont été déposées sur les deux sites envisagés.

« Le gros avantage de Sète est sa proximité avec La Grande Motte, nous pouvons y transférer facilement des ressources pour accompagner la croissance, analyse le dirigeant. Celui de Canet-en-Roussillon est son écosystème autour de la plaisance (les fabricants Catana et Windelo y sont installés, NDLR) mais c'est nettement plus loin. Il n'est pas possible de vivre à La Grande Motte et travailler à Canet. Là, nous serons obligés de dupliquer des missions. »

Héraultais ou catalan, ce second site, doté d'une vaste réserve foncière, doit permettre au groupe nautique d'atteindre son objectif de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à cinq ans, celui de 2023 s'établissant à 125 millions d'euros.

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