Pourquoi Altrad performe malgré la crise

Le groupe montpelliérain de services à l’industrie Altrad a su préserver ses marges et sa capacité de financement malgré une activité en recul liée à la pandémie mondiale de Covid-19.
Mohed Altrad, président du groupe éponyme mondial, dont le siège est à Montpellier.
Mohed Altrad, président du groupe éponyme mondial, dont le siège est à Montpellier. (Crédits : Groupe Altrad)

La crise économique mondiale engendrée par la pandémie de Covid-19 altère évidemment la bonne marche du groupe montpelliérain Altrad, qui enregistre un recul de son chiffre d'affaires (exercice clos au 31 août 2020) à 2,59 milliards d'euros contre 3,1 milliards l'an dernier. Mais l'empire des services à l'industrie, créé par Mohed Altrad, il y a 35 ans à peine reste solide sur ses échafaudages.

Malgré ce recul d'activité (- 16,6%), qui a impacté le groupe en cascade au gré des confinements ordonnés dans les différents pays où il est présent, le groupe a su préserver ses marges en affichant un Ebitda, à périmètre constant, de 360 millions d'euros (462 millions d'euros en 2019). En raison des nouvelles normes comptables en vigueur, qui gonfle cette rentabilité brute à 394 millions d'euros, le groupe affiche même une amélioration de sa rentabilité Ebitda/chiffre d'affaires à 15,2% contre 14,9% l'an dernier.

Emplettes

"Nous sortons de cette crise d'une façon beaucoup plus intéressante que la majeure partie de nos concurrents", salue Mohed Altrad à l'adresse de ses équipes composées de 35.000 salariés.

Ainsi, la baisse d'activité a eu un effet paradoxal sur la trésorerie du groupe qui s'est appréciée au cours de l'année 2020. Le groupe dispose aujourd'hui de 1,1 milliard d'euros dans ses caisses contre un peu plus de 900 millions l'an dernier.

Événement notable : à l'issue du premier trimestre (clos fin novembre 2020), seule l'activité historique d'Altrad, la fabrication-location d'échafaudages, minoritaire en chiffre d'affaires, enregistre une croissance d'activité (+ 5%).

"Avec l'arrêt ou le ralentissement de certaines activités, nous avons moins investi, acheté moins de matériel. Nous avons également moins fait de crédit à nos clients", détaille le dirigeant montpelliérain, qui a profité de l'opportunité liée à la mise en difficulté de certains confrères pour faire ses emplettes...

Un groupe très peu endetté

Ainsi, dès le mois d'avril, Altrad s'est porté acquéreur d'Adyard. Une société de services à l'industrie pétrolière basée à Abu-Dhabi et réalisant quelque 100 millions d'euros de chiffre d'affaires.

"Nous regardons les dossiers. Nous aurons peut-être des choses à annoncer les mois à venir. Le groupe est très peu endetté (ratio dette/Ebitda maintenu à 1,1%, ndlr) et détient près d'un milliard d'euros de fonds propres", poursuit Mohed Altrad, laissant entendre que le groupe conserve les moyens de ses ambitions malgré la tempête que traverse tant son activité que celle de ses donneurs d'ordres du secteur pétrolier.

Au sujet de l'avenir proche, le dirigeant, plus présent dans l'entreprise depuis le départ fin août de Louis Huetz, et son remplacement par le duo formé par Ran Oren et Jan Vanderstraeten, se veut des plus prudent.

"Nous envisageons pour l'an prochain une croissance raisonnable. Cependant, il suffit d'une reprise de l'épidémie pour balayer cette hypothèse", tempère-t-il.

Le groupe affiche toutefois un carnet de commande rassurant de 3,1 milliards d'euros à fin novembre... contre 2,7 milliards d'euros l'an dernier à la même date.

Retour sur son aventure politique

Mohed Altrad est élu mais ne siège pas dans l'opposition au conseil municipal de Montpellier.

"Toutes les tendances étaient contre moi, y compris à droite, résume celui qui a rassemblé 18,12% des électeurs à l'issue du 2nd tour pour sa première participation à une élection. Je n'ai pas eu le premier rôle. C'est ainsi. Dans un système tel que celui en place, on peut afficher toutes les compétences qui soient, le rôle que je pensais avoir n'est pas disponible. C'est comme çà. Montpellier a derrière elle presque un demi-siècle de socialisme. C'est quelque chose d'ancré. Le PS est dans tous les quartiers. Dans les rencontres, on me disait qu'on m'aimait bien mais que j'étais riche et pas socialiste..."

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