Montpellier Zéro Carbone : « La révolution des proximités est en marche ! »

EVENT (2/2) - Avec la crise climatique et les changements à l'œuvre dans nos modes de vie, nos territoires pourraient tendre vers plus de proximité territoriale. Un changement de paradigme qui touche aux problématiques de mobilités et à l’aménagement de nos villes. Ce thème a été largement abordé lors du Forum Montpellier Zéro Carbone, organisé par La Tribune le 10 décembre dernier.
Le 10 décembre 2021, lors du Forum Montpellier Zéro Carbone sur la table ronde dédiée aux mobilités, animée par Guillaume Mollaret : Camille Schneuwly (chargée de coordination Plan Climat - Réseau Sud Corse - Occitanie - Provence Alpes Côte d'Azur chez Bpifrance), Virginie Monnier-Mangue (déléguée territoriale EDF Occitanie), Frédéric Fort (directeur territorial de GRDF) et Salvador Nuñez (directeur de la maîtrise d'ouvrage Escota et Côte Occitane - Vinci autoroutes).
Le 10 décembre 2021, lors du Forum Montpellier Zéro Carbone sur la table ronde dédiée aux mobilités, animée par Guillaume Mollaret : Camille Schneuwly (chargée de coordination Plan Climat - Réseau Sud Corse - Occitanie - Provence Alpes Côte d'Azur chez Bpifrance), Virginie Monnier-Mangue (déléguée territoriale EDF Occitanie), Frédéric Fort (directeur territorial de GRDF) et Salvador Nuñez (directeur de la maîtrise d'ouvrage Escota et Côte Occitane - Vinci autoroutes). (Crédits : Eric Durand)

Et si la ville de demain permettait aux citoyens de vivre, travailler et consommer à un quart d'heure à pied seulement de leur domicile ?

C'est en tout cas une théorie scientifique défendue par le directeur scientifique de la Chaire ETI (Entrepreneuriat, Territoire, Innovation) et professeur à l'IAE Paris-Sorbonne, Carlos Moreno.

Sa théorie de la ville du quart d'heure, élaborée suite à la Cop21 de Paris en 2015, veut rompre avec une vision d'un urbanisme très segmenté.

Ville du ¼ d'heure et territoire de la demi-heure

« La réalisation de projets d'urbanisme avec une seule destination comme des quartiers d'affaires ou des zones commerciales, est une vision dépassée, explique Carlos Moreno. Nous devons aller vers des quartiers mixtes et vers un multi-usage des bâtiments, les citoyens doivent pouvoir travailler, consommer et accéder à des loisirs à moins de quinze minutes à pied de chez eux. 70% des personnes qui travaillent se rendent dans moins de 10% du territoire, et entre 60 et 70% des surfaces des bâtiments ne sont pas utilisées ! Deux statistiques qui montrent que nos villes, en l'état, ne sont pas durables et que la qualité de vie est dégradée du fait du temps passé dans les transports. Mais les esprits évoluent désormais sur ces questions et la révolution des proximités est en marche !"

Pour preuve, l'expert scientifique cite la ville de Zurich en Suisse, qui vient d'organiser le premier référendum sur la ville du quart d'heure. Approuvé à 68%, le référendum instaure notamment la création de 49 quartiers décentralisés. La théorie fait aussi des émules en France où le concept séduit Anne Hidalgo, mais aussi des élus de la Région Occitanie.

« La Région se positionne plutôt sur l'autre versant de la théorie qui est le territoire de la demi-heure, poursuit Carlos Moreno. C'est un axe de travail pour une nouvelle armature régionale avec des services décentralisés. Carole Delga (présidente de la Région Occitanie, NDLR) était intéressée, notamment pour les questions de santé. Sur ce point, il faudrait voir le retour de dispensaires de santé dans les territoires pour adresser toutes les pathologies de la vie courante. »

A Montpellier, un premier pas vers un désencombrement du centre-ville

Mais pour parvenir à ce résultat, les métropoles doivent changer leur vision de l'urbanisme et prendre des mesures drastiques pour améliorer la qualité de vie des habitants. A Montpellier, la maire Michaël Delafosse rêve d'une cité « pionnière dans les transports gratuits et où les écoles et les commerces seront accessibles pour tous à pied ».

Un vœu pieux pour le moment, mais une ligne d'horizon pour l'équipe du maire, qui travaille surtout actuellement à tenter de résoudre les problématiques de la mobilité sur le dernier kilomètre. Une façon d'adresser déjà les problématiques liées aux encombrements routiers.

« La logistique urbaine du dernier kilomètre est celle qui pose le plus de soucis : à Montpellier, depuis le début de la crise sanitaire, c'est 30% supplémentaires sur le e-commerce et donc autant de camions supplémentaires, détaille Julie Frêche, vice-présidente de Montpellier Métropole, déléguée au transport et mobilités actives. Nous devons remettre de l'ordre dans une situation chaotique en centre-ville et faire respecter les règles. Mais surtout, nous devons offrir des alternatives comme la multiplication d'établissements logistiques de proximité pour l'Écusson et investir sur les véhicules électriques de livraison du dernier kilomètre, un travail déjà engagé par nos services. »

Ces projets devraient se concrétiser par la mise en place d'une ZFE (zone à faible émission) sur certains quartiers du centre.

« Nous annoncerons les règles de la ZFE en janvier 2022, annonce Michaël Delafosse. L'objectif est de jouer sur tous les leviers de la mobilité : bus, tramway, vélos, covoiturage, pour réduire drastiquement les émissions de carbone dues à la mobilité. »

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