Montpellier Métropole : une agence de développement économique pour en finir avec la "guerre des territoires"

Fidèle à son discours de campagne, fortement axé sur les coopérations entre collectivités voisines, le maire de Montpellier et président de la Métropole, Michaël Delafosse, acte la création d’une agence de développement économique. Non pas pour ajouter un outil de plus mais pour accélérer la valorisation du bassin de vie de la métropole au-delà de ses frontières administratives en travaillant avec 130 communes alentours. Objectif (et « obsession ») de l’élu : favoriser la création de valeur économique et donc d’emplois.
Cécile Chaigneau
Alex Larue prend la tête de l'agence de développement économique que crée la Métropole de Montpellier avec pour ambition de valoriser le bassin de vie de la collectivité mais aussi des communes alentours (130 jusqu'à Alès, Sète et Millau).
Alex Larue prend la tête de l'agence de développement économique que crée la Métropole de Montpellier avec pour ambition de valoriser le bassin de vie de la collectivité mais aussi des communes alentours (130 jusqu'à Alès, Sète et Millau). (Crédits : DR)

« Nous allons vers des temps d'épreuve, et il faut préparer tous les dispositifs qui permettront aux entreprises de se mobiliser pour l'emploi. L'emploi devient notre priorité absolue ! La limite de l'intercommunalité n'est pas la réalité de vie et d'attractivité des entreprises. Il faut travailler en bonne intelligence avec nos voisins. L'agence de développement économique que nous allons créer a vocation à identifier les points forts et à faire mieux sur un bassin de vie de 130 communes (et non les seules 31 de la Métropole, NDLR), dans le triangle Alès-Millau-Sète. Nous posons une approche radicalement nouvelle de la gouvernance de notre territoire. Nous refusons les polémiques. Les logiques du passé nous ont fait disparaitre des radars. Les rivalités n'intéressent plus personne, elles fatiguent ! »

Le 9 octobre, Michaël Delafosse, le maire de Montpellier et président de la Métropole annonce la mise en œuvre d'une promesse de campagne : la création d'une agence de développement économique, qui sera votée au conseil métropolitain du 12 octobre.

Et il confirme les rumeurs qui couraient sur la personnalité civile qui allait en prendre la tête. Il s'agit d'Alex Larue, avocat, qui était aussi l'un de ses adversaires (LR) aux élections municipales, désormais retiré de la vie politique : « Nous nous sommes affrontés politiquement mais nous avons souvent eu des points d'entente. Quand une équipe gagne, elle ne doit pas ignorer ceux qui ont participé à l'exercice démocratique ».

« La guerre des égos, c'est fini ! »

La nouvelle structure ambitionne donc d'affranchir le territoire du bassin de vie (un million d'habitants) des logiques de concurrence pour cultiver la complémentarité.

« C'est une question de répartition démographique : par exemple, la ville de Lodève dispose d'un parc d'activité que la maire a du mal à valoriser, mais si elle est dans l'agence, on peut orienter des entreprises vers Lodève, développe Michaël Delafosse. Avant, il y avait bagarre entre communes pour récupérer la CFE. Ça affaiblit notre territoire. Combien de bagarres entre Montpellier et le Pays de l'Or (intercommunalité voisine, NDLR) pour attirer une entreprise ? Combien d'entreprises n'ont pas reçu de réponse ? La guerre des égos, c'est fini ! Et pour ça, la dimension de coopération est fondamentale. »

Alex Larue, qui sera bénévole dans cette mission, renchérit : « Jusqu'à présent, il y avait une concurrence mortifère au sein du même bassin de vie. Le prisme, ce n'est pas les rentrées fiscales pour le territoire mais les emplois du bassin de vie. Nous avons une responsabilité cruciale ».

Une stratégie de court, moyen et long terme

L'agence est présentée comme un outil de préfiguration, dont l'élu dit avoir au préalable parlé avec Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, qui dispose elle aussi d'une agence de développement économique (Ad'Occ).

« Il n'est pas question de créer un outil qui viendrait complexifier, mais plutôt accélérer, et nous permettre de mettre en place une stratégie de court, moyen et long terme afin d'être prêts au sortir de la crise sanitaire, explique-t-il. L'agence sera d'abord préfiguratrice, et ensuite, nous rencontrerons les autres acteurs, la Région et les autres présidents d'intercommunalité. Et je peux vous assurer qu'il y a une vraie attente de leur part. »

Mise en œuvre au premier semestre 2021, l'agence de développement économique de la Métropole travaillera autour de cinq axes : développer le tourisme d'affaires et la fréquentation touristique, accueillir des événements à rayonnement national et international (notamment ceux liés au développement durable et à la transition écologique), attirer des investisseurs économiques, construire une stratégie de foncier commun au grand territoire, et créer un réseau de prescripteurs-ambassadeurs des savoir-faire du territoire.

Le budget de l'agence n'a pas été déterminé mais une enveloppe de 50 000 € lui sera allouée pour la préfiguration.

Cécile Chaigneau

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