Début octobre, le Département des Pyrénées-Orientales a attribué la concession du port de Port-Vendres à un nouvel opérateur pour les quinze prochaines années : la Compagnie Port-Vendraise. Cette société, créée pour l'occasion, rassemble Transit Fruit (filiale à 100% de la Compagnie fruitière), le mandataire, la CCI des Pyrénées-Orientales et une filiale d'EDF dédiée au financement du développement industriel (SAFDO). Charge au consortium d'assumer la gestion du service public d'exploitation des activités de commerce, pêche et plaisance, ainsi que les investissements nécessaires au développement de l'activité...

Pour le maire de la ville, Grégory Marty, cette décision vient conforter l'activité portuaire, consubstantielle de l'existence de la ville : « C'est encourageant que la Compagnie fruitière consente à investir 10 millions d'euros sur ce site ».

Outre la rénovation des équipements existants, il s'agira de construire un nouveau hangar capable d'accueillir 3.500 palettes supplémentaires. Les prévisions font état d'une progression des importations de fruits du Maroc de 20.000 à 42.000 tonnes et celles en provenance d'Afrique de 50.000 à 305.000 tonnes.

Electrifier les quais

Mais il ne s'agit pas seulement de développer les capacités du port, mais aussi « de faire mieux » se réjouit Grégory Marty, même s'il n'est pas directement impliqué dans le dossier.

« Avec ces nouvelles infrastructures, nous allons électrifier les quais, les bateaux n'auront plus à rester moteurs allumés à quai, comme c'est le cas aujourd'hui, pour faire tourner les groupes de froid, ce qui est un vrai plus pour l'environnement mais aussi pour la pollution sonore, lance-t-il. C'est aussi surtout une opportunité de voir se développer une offre d'emploi non-qualifiée dont nous avons cruellement besoin dans notre ville dont le taux de chômage est un des plus élevé du département. Et contrairement au tourisme, ce port propose des emplois toute l'année et non sur quelques mois seulement. C'est une chance pour la commune sur les quinze années à venir. »

Une manière de faire taire les derniers opposants à la construction du troisième quai, dont les travaux ont débuté récemment ?

« C'est un dossier vieux de quinze ans, tous les recours ont été épuisés, le dernier en 2022, répond l'élu. Ce quai accueillera des bateaux électrifiés et permettra d'aller décrocher de nouveaux marchés. »

Lire aussiUne (ancienne) nouvelle liaison avec le Maroc à Port-Vendres

Cémoi rapatrie une partie de ses acheminements de cacao

D'ailleurs, très opportunément, le groupe chocolatier Cemoi a annoncé, le 23 octobre, avoir replié une partie de ses acheminements de cacao de Fos-sur-Mer (Bouches-dur-Rhône) vers le port de Port-Vendres afin, en se rapprochant de son usine de Rivesaltes, de réduire son empreinte carbone.

Mise en service depuis le début de l'année, cette nouvelle porte d'entrée en France du cacao de Côte d'Ivoire a permis d'éviter une noria de 80 poids lourds, précise l'entreprise perpignanaise dans un communiqué.

Le chocolatier indique également travailler au développement d'une nouvelle ligne à propulsion décarbonée (partielle ou totale) en phase avec les projets du nouveau concessionnaire du port de Port-Vendres en matière de ligne de fret vélique (à voile) ou de cabotage intra-méditerranéen.