La sportech VOGO valide son changement de modèle économique

L’entreprise montpelliéraine VOGO, spécialisée dans les solutions « smart stadium » audio et vidéo (notamment arbitrage vidéo) pour le monde du sport, lance ce 18 avril une nouvelle augmentation de capital de cinq millions d’euros. Une opération financière qui a déjà séduit des sportifs de haut niveau et qui va notamment contribuer à soutenir son nouveau modèle économique.
Cécile Chaigneau
La solution Assistance Vidéo à l'Arbitrage de VOGO est notamment appliquée en Estonie.
La solution "Assistance Vidéo à l'Arbitrage" de VOGO est notamment appliquée en Estonie. (Crédits : VOGO)

Depuis dix ans, la sportech montpelliéraine VOGO déploie des solutions "smart stadium" de live & replay audio et vidéo dans les enceintes sportives, à destination des spectateurs (contenus multi-caméras à la demande, accessibles via tablettes ou smartphones) et des professionnels du monde du sport (outils d'analyse et d'aide à la décision, assistance à l'arbitrage, diagnostic médical, coaching). Des solutions qui intéressent également le monde de l'industrie.

Cotée depuis novembre 2018 sur le marché Euronext Growth Paris, elle vient de publier ses résultats 2023 en même temps qu'elle vient d'annoncer le lancement, ce 18 avril, d'une augmentation de capital de cinq millions d'euros. Côté résultats, le chiffre d'affaires atteint 9,6 millions d'euros contre 12 millions d'euros sur l'exercice 2022, en repli de 20%. Une baisse qui n'étonne pas Christophe Carniel, fondateur et président de VOGO.

« Ces résultats reflètent la transformation progressive du modèle d'affaires vers un modèle TaaS (Technology as a Service, NDLR), que nous avons mis en place début 2023 quand nous avons décroché la certification FIFA pour nos solutions d'arbitrage vidéo (officialisée en septembre 2023, NDLR), décrypte-t-il auprès de La Tribune. Auparavant, nous vendions la solution à des intégrateurs qui les louaient aux fédérations sportives. Aujourd'hui, nous travaillons en direct avec toutes les fédérations et nous leur louons nos solutions via un contrat de trois à cinq ans, même si nous passons encore parfois par les intégrateurs. Nous sommes sur un double modèle... La certification FIFA est un label, un critère d'excellence, et elle vaut pour tous les sports ! L'arbitrage vidéo se développe dans d'autres sports, comme la natation, le handball, etc. Depuis, nous avons signé avec plusieurs fédérations dans le monde... Ce modèle TaaS a généré un repli facial de notre chiffre d'affaires en 2023 et c'est normal au début en raison de l'étalement de facturation des locations mensuelles. Mais cela nous assure une récurrence de revenus, avec une marge brute meilleure. »

La PME montpelliéraine annonce d'ailleurs un second semestre 2023 meilleur que le premier, avec un chiffre d'affaires en croissance de 14%, « matérialisant les premiers bénéfices du modèle TaaS ».

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Des sportifs de haut niveau investissent

La période de souscription pour l'augmentation de capital court jusqu'au 2 mai prochain. Mais Christophe Carniel indique qu'un premier tour de table a déjà été bouclé pour environ la moitié des 5 millions d'euros visés.

« Nous avons anticipé cette opération et avons déjà enregistré des accords de souscription pour 2,35 millions d'euros auprès de notre partenaire stratégique ABEO (détenant 19,25% du capital social de la société, NDLR), du management de VOGO dont moi-même, et de nouveaux investisseurs dont des sportifs de haut niveau comme le footballeur international français Aurélien Tchouaméni, le footballeur international marocain Achraf Hakimi, le footballeur international français Raphaël Varane, le joueur international français de rugby François Trinh-Duc, et le champion olympique de natation Alain Bernard, directement ou via leurs family-offices. »

Le produit de cette augmentation de capital a vocation à financer, pour environ 35% des fonds levés, les besoins de trésorerie liés au changement de modèle économique pour le financement de stocks de matériels, une consommation qui « devrait se réduire en 2024, le financement des équipements étant désormais assuré par crédit-bail, plus adapté au nouveau modèle TaaS », indique l'entreprise dans un communiqué. Autre objectif : pour environ 40%, accélérer la dynamique commerciale à l'international (Afrique, Moyen-Orient, Asie, Amérique du Nord), « qui pèse aujourd'hui déjà 83% du chiffre d'affaires », précise Christophe Carniel. 21% des fonds levés seront destinés à financer les programmes d'innovation dans les domaines de l'assistance à la détection des commotions cérébrales (notamment dans le sport amateur) et de l'amélioration de la performance sportive.

La question de la détection des commotions cérébrales, « sujet de santé publique », affirme le dirigeant montpelliérain, a suscité la curiosité des politiques : le 12 avril dernier, VOGO recevait la visite, sur son antenne grenobloise, de l'ancien ministre de la Santé et aujourd'hui député Olivier Veran, de la maire de Bernin Anne-Françoise Krimian Besson, et du vice-président de la Communauté de communes Grésivaudan Jean-François Clappaz.

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JO : « On y sera »

Pour 2024, Christophe Carniel vise « une année de forte amélioration de nos résultats » au vu de « l'accélération constatée, au cours des derniers mois, dans les prises de commandes ». VOGO mise notamment sur les premiers bénéfices des certifications FIFA dans le football mais aussi dans d'autres disciplines sportives majeures.

« Aujourd'hui, le monde du sport, qu'il soit amateur ou professionnel, connaît une profonde transformation qui va s'accélérer au cours des prochaines années avec l'arrivée massive de nouvelles technologies dans les domaines de l'arbitrage, de la santé, de l'amélioration de la performance ou de l'expérience des fans », fait observer Christophe Carniel.

D'autant que l'année 2024 sera riche en événements sportifs, à commencer par les Jeux Olympiques Paris 2024. Comme de nombreuses entreprises qui ne sont pas officiellement partenaires des JO, VOGO n'est pas autorisée à communiquer sur cette perspective, mais Christophe Carniel l'assure laconiquement, « on y sera ».

Le dirigeant mise aussi sur « des perspectives également très favorables dans l'industrie, avec une reprise constatée de la demande après un exercice 2023 contrasté ».

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Cécile Chaigneau

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