Jean Castex dans l’Aude le 22 janvier : LGV et Plan littoral au menu

L’étape marque une avancée significative dans le dossier de ligne à grande vitesse entre Montpellier et Perpignan. Le Premier ministre Jean Castex est dans l’Aude ce 22 janvier pour signer le protocole de financement de la première phase des travaux entre Montpellier et Béziers. Il vient également confirmer l’engagement financier de l’État en faveur du maintien des "petites lignes" en Occitanie, ainsi que celui en faveur du Plan Littoral 21 sur la période 2023-2027. Explications.
Cécile Chaigneau
Le Premier ministre Jean Castex est en déplacement dans l'Aude ce 22 janvier pour signer des protocoles de financement en faveur du ferroviaire et du Plan Littoral 21.
Le Premier ministre Jean Castex est en déplacement dans l'Aude ce 22 janvier pour signer des protocoles de financement en faveur du ferroviaire et du Plan Littoral 21. (Crédits : GONZALO FUENTES)

Il aurait dû venir le 17 décembre dernier. Mais l'évolution de la crise sanitaire l'avait retenu sur d'autres urgences... Le Premier ministre Jean Castex est en déplacement ce samedi 22 janvier dans l'Aude pour confirmer l'engagement financier de l'Etat sur des dossiers au long cours.

La première séquence de ce déplacement est ferroviaire. Depuis la mairie de Narbonne, c'est pour le rail dans ses deux dimensions que Jean Castex vient engager les subsides de l'État : la grande vitesse avec la première phase de la ligne à grande vitesse Montpellier-Perpignan, et les dessertes fines avec les petites lignes que la Région Occitanie souhaite réactiver.

« Le Premier ministre a fait état de l'enclavement de ces territoires et ce sont des projets qui lui tiennent à cœur », insiste-t-on à Matignon la veille de son déplacement, rappelant les origines gersoises et catalanes de Jean Castex...

A plus de 4 heures de Paris

Selon la préfecture de région Occitanie, « 60% des Français à plus de quatre heures de Paris en train sont des Occitans ». Initié en 1991, le projet d'aménagement ferroviaire à grande vitesse entre Montpellier et Perpignan, baptisée ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP), permettra de relier Perpignan à Paris en 4h20, contre 5h10 aujourd'hui. Elle a vocation à désengorger les lignes quotidiennes et à développer du fret ferroviaire.  Depuis trente ans, le dossier s'est embourbé dans les méandres politiques et avance au ralenti.

La signature du protocole d'intention de financement pour la réalisation du premier tronçon, entre Montpellier et Béziers, aux côtés notamment de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, et de Michaël Delafosse, président de Montpellier Méditerranée Métropole, est donc une étape décisive.

La LNMP représentera un coût global d'investissement de 6,12 milliards d'euros, dont 2,04 milliards d'euros pour la première phase Montpellier-Béziers. Le tour de table avait été validé le 2 septembre 2021, lors du comité de pilotage de la LGV, avec la répartition suivante : 40% financés par l'État, 40% par 11 collectivités territoriales (le Conseil régional d'Occitanie, les trois Départements de l'Aude, de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales, Montpellier Méditerranée Métropole, la Communauté Urbaine de Perpignan Méditerranée Métropole et les communautés d'agglomération du Grand Narbonne, de Carcassonne, de Béziers Méditerranée, Hérault-Méditerranée et de Sète Agglopôle Méditerranée), et 20% par des financements européens.

Déclaration d'utilité publique en 2023

La signature du protocole vient sécuriser ces 2 premiers milliards. Le gouvernement prendra ensuite une ordonnance créant la société de financement qui assurera le portage financier de des travaux.

« Cette ordonnance devra être prise au plus tard le 24 avril 2022, précise la préfecture en amont de la visite ministérielle. Entre temps, le gouvernement doit attendre l'avis du Conseil d'état sur ce projet d'ordonnance, et pour ça, le Conseil d'État doit disposer de la garantie que le projet sera financé, ce qui est le cas avec la signature de ce protocole. »

CQFD... La procédure, elle, est lancée : l'enquête publique est en cours depuis le 14 décembre 2021 et se terminera le 27 janvier prochain, et la déclaration d'utilité publique devrait intervenir au plus tard le 27 juillet 2023. Et selon Matignon, les acquisitions foncières seront réalisées dès 2022. Le calendrier officiel prévoit que SNCF Réseau mette ce premier tronçon en service à horizon 2030, et la totalité de la ligne en 2040.

Mobilités péri-urbaines et rurales

Le gouvernement s'engage aussi sur la sauvegarde des lignes de desserte fine du territoire, indispensables aux mobilités du quotidien de millions d'usagers et à la vitalité des zones péri-urbaines et rurales.

La signature du protocole acte l'engagement de l'État aux côtés de la Région Occitanie et de SNCF Réseau pour garantir leur régénération et la réouverture de certains axes : d'ici à 2028, l'État investira ainsi un montant de 257 millions d'euros (dont une partie, 49 millions d'euros, provient du plan France Relance), sur une enveloppe globale de 800 millions d'euros.

La préfecture de Région indique que le protocole porte sur la pérennisation des 15 lignes : deux seront financées à 100% par SNCF Réseau (Foix-Latour-de-Carol et Brive-Rodez), deux par la Région Occitanie (Montréjeau-Luchon et Alès-Bessèges), et les 11 autres feront l'objet d'une répartition à 66,5% de la Région Occitanie et 33,5% de l'État.

La Région Occitanie avait obtenu, en septembre 2021, le transfert de gestion des lignes
Montréjeau-Luchon et Alès-Bessèges, avec un objectif de réouverture en 2023 pour la première et 2026 pour la seconde.

Plan Littoral 21 : rénovation des copropriétés dégradées

Pour la seconde séquence de son déplacement dans l'Aude, le Premier ministre se rend sur le port de plaisance de Gruissan, où il doit visiter les lodge-boats du village flottant, un projet soutenu dans le cadre du Plan littoral 21.

Le Plan littoral 21 est un programme d'investissement tripartite lancé en 2017 (pour dix ans) et porté par l'État, la Région Occitanie et la Banque des territoires, dont l'objectif est d'accompagner la transformation du littoral d'Occitanie autour de trois enjeux principaux : la résilience écologique, le développement économique et la cohésion sociale.

C'est donc pour réaffirmer l'engagement financier de l'État pour la prochaine période 2023-2027 du Plan littoral 21, à hauteur de 58 millions d'euros, que Jean Castex apposera sa signature à l'avenant quinquennal.

A quels projets pourraient bénéficier ces financements ? Il s'agira notamment de mener à bien la rénovation des copropriétés touristiques créées sur le littoral par la Mission Racine dans les années 1960, mais qui, depuis, se sont dégradées ou ne sont plus adaptées aux attentes. Objectifs : s'assurer que ces copropriétés permettent un habitat permanent alors qu'elles ont été conçues pour des résidences secondaires, ou développer les usages mixtes, c'est à dire qu'elles poursuivent leur vocation touristique mais sur quatre saisons.

Compte tenu des difficultés qui s'annoncent au regard de la multitude de copropriétaires privés concernés, quatre démonstrateurs vont être constitués avec quatre copropriétés volontaires sur les intercommunalités de Gruissan, de Leucate, de La Grande Motte, d'Hérault Méditerranée et d'Albères Côte vermeille.

Durant le 2e quinquennat du Plan littoral 12, il s'agira aussi de mener une expérimentation sur des hébergements touristiques flottants et de moderniser les ports de plaisance.

Un milliard d'euros sur le littoral

[MAJ du 24 janvier 2022]

Comment cette somme s'inscrit-elle dans le milliard d'euros à laquelle la communication institutionnelle a toujours fait référence depuis le lancement du Plan littoral 21 ? Il faut, en réalité, considérer les différents investissements programmés sur différents pas de temps, mais aussi leur effet levier...

« Après des résultats très satisfaisants pour la période 2017-2020, cette convention donne les moyens financiers pour poursuivre le Plan sur la période 2021-2027, répondent l'Etat et la Région. L'État mobilise 70 millions d'euros sur 2021-2027, dont une dotation de 58 millions d'euros sur 2023-2027,  indique un communiqué de la Région et de l'Etat. La Région Occitanie, quant à elle, s'engage à hauteur de 76 millions d'euros sur 2021-2027. Ces 146 millions d'euros d'investissements de l'État et de la Région au titre du Plan Littoral 21 sur la période 2021-2027 permettront de financer au total 300 millions d'euros d'investissements, en tenant compte de l'apport des porteurs de projet. La Banque des Territoires mobilisera, en complément des interventions de l'État et de la Région et en fonction des projets, son panel d'expertises et de financements... Si l'on ajoute les investissements directs de l'État et de la Région, c'est plus d'1 milliards d'euros qui sera investi pour la mer et le littoral en Occitanie. »

La Région et l'État font ainsi référence à des investissements sur le développement des ports de commerce, et en particulier des ports de Port-la-Nouvelle et de Sète, des énergies marines renouvelables et du plan hydrogène (400 millions d'euros par la Région), mais aussi sur les futurs parcs éoliens flottants commerciaux à venir en Méditerranée.

Cécile Chaigneau

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Commentaires 3
à écrit le 22/01/2022 à 13:06
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Tiens ? Il est encore là ?

à écrit le 22/01/2022 à 12:30
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"Il vient également confirmer l’engagement financier de l’État en faveur du maintien des "petites lignes"" Et il faudrait les remercier alors que les politiciens corrompus ont démantelé les 3/4 des voies ferrées françaises ces 50 dernières années au ...

le 23/01/2022 à 9:57
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Oui, cela s'appelle l'aménagement du territoire, c'était pourtant bien.

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