Sécurité sanitaire : pourquoi Phytocontrol investit 15 millions d’euros à Nîmes

Spécialiste de la sécurité sanitaire des aliments et de l’environnement, Phytocontrol investit 15 millions d’euros dans la construction d’un second laboratoire. Cet espace additionnel de 5.500 m2 va lui permettre de gagner en fluidité organisationnelle et en supply chain. L’ETI nîmoise, qui veut accueillir de nouveaux marchés internationaux, mise sur une croissance régulière à deux chiffres.
Mikaël Bresson, président fondateur de Phytocontrol à Nîmes.
Mikaël Bresson, président fondateur de Phytocontrol à Nîmes. (Crédits : Phytocontrol)

La crise sanitaire puis « des contraintes environnementales très fortes » ont retardé le projet de près de dix-huit mois mais le groupe Phytocontrol, spécialisé dans la sécurité sanitaire des aliments et de l'environnement, vient d'annoncer la construction d'une nouvelle structure de 5.500 m2, portant ainsi son parc analytique à 12.000 m2. Le montant de l'investissement est de 15 millions d'euros.

« Jusqu'à présent, nos activités étaient éclatés sur quatre bâtiments distincts, indique Mikaël Bresson, président fondateur de l'ETI (450 salariés, 35 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023). L'extension de notre plateforme va permettre de gagner en organisation, en supply chain et en capacité analytique. En augmentant volume et productivité, nous pourrons conquérir de nouvelles parts de marchés auprès de grands noms de l'industrie agroalimentaire, comme Nestlé ou Mondelez qui nous font déjà confiance. »

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Un pôle de microbiologie boosté

Le groupe nîmois s'est structuré autour de trois marchés : Agrifood (60% de l'activité), Waters et Biopharma, ces deux derniers secteurs enregistrant actuellement une croissance de 50%. Réparti sur deux étages, le nouveau bâtiment permettra de regrouper ces activités stratégiques mais il hébergera également Phytocontrol Audit, Conseil et Formation, ainsi que la solution digitale Zest HACCCP.

« Ce qui fait la force de notre site, c'est l'unicité technologique, estime Mikaël Bresson. A la différence de nos concurrents, 99% de nos analyses sont réalisées sur site. Même la data est sur place. En devenant, dans le domaine agroenvironnemental, le plus grand laboratoire centralisé d'Europe, nous allons offrir à nos clients un concentré de puissance technologique unique. Notre pôle microbiologie, par exemple, est aujourd'hui saturé, et c'est un frein à notre développement, notamment sur l'activité des grands comptes. Le nouveau laboratoire permettra de multiplier sa capacité par cinq. »

L'espace additionnel intégrera également un pôle dédié à l'authenticité des aliments.

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IA et automatisation des process

Sur l'investissement global, trois millions d'euros portent sur les équipements, destinés notamment aux laboratoires d'analyses de contaminants, de microbiologie et de R&D. Engagé depuis trois ans dans un projet d'analyse prédictive et d'aide à l'interprétation, le groupe Phytocontrol a mis l'intelligence artificielle et l'automatisation des process au cœur de son nouveau laboratoire.

« Ce plan pluriannuel d'intégration progressive de l'IA concerne aujourd'hui un tiers de nos analyses mais il va pouvoir être décliné plus largement, projette le président de Phytocontrol. Nous mettons le paquet sur l'ensemble de la chaîne, certains services seront équipés d'automates de préparation qui devraient nous permettre de traiter 1.500 à 2.000 échantillons par jour. »

La mise en service de la nouvelle structure est prévue au plus tard fin 2025.

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Conçu pour 300 salariés supplémentaires

Avec ce projet d'agrandissement, Phytocontrol entend accélérer son développement à l'international, activité représentant à ce jour 15% de son chiffre d'affaire. Depuis cinq ans, le groupe dit avoir investi 25 millions d'euros pour se positionner en « acteur européen majeur ».

« Ce nouveau bâtiment ne va pas nous interdire d'être opportunistes, nous aimons bien faire du "front scratch", confie le dirigeant. Nous attendons de consolider nos marges d'exploitation mais si nos capacités d'autofinancement nous le permettent, nous continuerons à nous développer à travers des laboratoires de proximité en Europe (à ce jour, Phycocontrol a un laboratoire en Bretagne et un en Catalogne, NDLR). »

Pour tenir des ambitions de croissance régulière à deux chiffres, le groupe nîmois est en pleine consolidation des équipes. Il prévoit une trentaine de recrutements chaque année sur des postes de techniciens, ingénieurs et fonctions support. Le nouvel espace a d'ailleurs été dimensionné pour accueillir 300 salariés supplémentaires.

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