Le CHU de Montpellier va investir près de 740 millions d’euros de travaux immobiliers

C’est acté : le CHU de Montpellier lance enfin les grands travaux immobiliers tant espérés. Et ce deux ans après l'annonce, par Jean Castex, d'une enveloppe de 250 millions d’euros pour l’aider à moderniser ses infrastructures. Cette refonte bâtimentaire hors normes est aussi une transformation inédite de l’établissement hospitalo-universitaire, pour les patients comme pour les soignants, au coeur de son nouveau projet d’établissement 2023-2027.
Le 19 octobre, la directrice générale du CHU de Montpellier Anne Ferrer présentait le nouveau projet d'établissement 2023-2027 du CHU, en compagnie de Michael Delafosse, maire de Montpellier et président du conseil de surveillance du CHU, et et du Pr. Patrice Taourel, président de la Commission médicale d'établissement.
Le 19 octobre, la directrice générale du CHU de Montpellier Anne Ferrer présentait le nouveau projet d'établissement 2023-2027 du CHU, en compagnie de Michael Delafosse, maire de Montpellier et président du conseil de surveillance du CHU, et et du Pr. Patrice Taourel, président de la Commission médicale d'établissement. (Crédits : Alice Rolland)

L'attente aura duré deux longues années. En novembre 2021, Le Premier ministre Jean Castex annonce officiellement attribuer une enveloppe de 250 millions d'euros au CHU de Montpellier dans le cadre du Ségur de la Santé. Une satisfaction suite à la rédaction du livre blanc début 2021 par l'établissement hospitalo-universitaire montpelliérain, démontrant l'urgence de moderniser ses infrastructures.

Débute alors un long chemin semé d'embûches et de démarches administratives (dont la mise en conformité du PLU de la ville) pour la réalisation de son schéma directeur immobilier, tout juste illuminé par la labellisation de l'IHU Immune4Care en mai 2023, apportant une crédibilité supplémentaire aux ambitions montpelliéraines en termes de santé. L'été dernier, une délégation du CHU de Montpellier s'était rendue à Paris pour accélérer le dossier...

En parallèle, la direction du CHU lance tambours battant la réflexion puis la rédaction de son nouveau projet d'établissement 2023-2027, bouclé en à peine cinq mois et présenté le 19 octobre à la presse.

Lire aussiSégur de la santé : 1,6 milliard d'euros pour l'Occitanie, dont 250 millions pour le CHU de Montpellier

Retrouver du temps auprès des patients

La directrice général du CHU de Montpellier, Anne Ferrer, en détaille les principaux défis, « des défis ambitieux » s'appuyant sur la promotion d'une gouvernance repensée, plus collective et paritaire. Il y a évidemment le besoin de faire face aux défis écologiques et donc la volonté de « réduire de 17% l'empreinte carbone » de l'établissement. Mais aussi la nécessité de simplifier l'organisation et le fonctionnement d'une institution qui embauche « 12.000 professionnels » et se targue d'être le premier employeur de l'Occitanie-est avec un budget de 1,2 milliards d'euros.

Pour le bien-être des soignants, il est question de les aider à « retrouver du temps auprès des patients » en réduisant les tâches hors soins, notamment grâce aux outils d'intelligence artificielle. Une Ecole de la transformation hospitalière va aussi être mise en place pour transformer les pratiques des médecins, soignants et personnels administratifs.

Côté patients, Anne Ferrer insiste sur l'importance de « proposer des parcours patients plus fluides et sans ruptures ». Pour attirer les talents, la recherche et la formation se posent comme des leviers d'attractivité extrêmement porteurs.

« Notre défi ultime, malgré cette pression d'augmenter encore l'activité, c'est d'avoir un hôpital attractif pour tous les patients et tous les soignants, complète Pr. Patrice Taourel, président de la Commission médicale d'établissement. Si nous ne sommes pas attractifs pour les soignants, nous fermerons des lits. »

Lire aussiAttirer et fidéliser les soignants : le grand défi 2023 du CHU de Montpellier

Le CHU de Montpellier se reconstruit

Le projet d'établissement 2023-2027 met aussi l'accent sur la création d'un pôle de cancérologie mais aussi sur la prévention à travers la création d'un pôle de santé publique en lien avec l'université. Il s'agit de défendre, selon le Pr Taourel, « l'accès au secteur 1 à la plupart des patients », soit une prise en charge des soins garantie à 100% sans dépassement d'honoraires. Ce qui paraît essentiel dans un département qui abrite des populations relativement précaires.

« Il n'y a que l'hôpital public qui peut le faire », martèle le Pr Taourel.

Mais le point central du nouveau projet d'établissement demeure le schéma directeur immobilier et énergétique.

« Quand le projet d'établissement rencontre le projet de transformation du bâti du CHU, cela donne le le schéma directeur immobilier et énergétique, rappelle Michael Delafosse, président de la Métropole de Montpellier et président du conseil de surveillance du CHU. C'est un enjeu très important pour l'ensemble des personnels. »

Au total, c'est un budget record de 738,7 millions d'euros qui va être investi dans le schéma directeur immobilier du CHU de Montpellier entre 2024 et 2031, savant mélange de rénovations et de constructions neuves pour totalement repenser l'hôpital universitaire sur ses différents sites historiques de Lapeyronie, Arnaud de Villeneuve et La Colombière. Un chantier colossal qui devrait « booster le BTP » selon le maire de Montpellier.

Lire aussi« L'hôpital doit réinvestir son rôle d'ascenseur social » (Anne Ferrer, DG du CHU de Montpellier)

Regrouper, rénover, étendre, réhabiliter

Au programme dès 2024 : la construction d'un site de biologie unique regroupant tous les laboratoires publics du territoire (mi-2024) et celle du parking silo (dont les travaux ont été retardés) qui accueillera aussi l'héli-station (fin 2024). Concernant les autres chantiers, il s'agira de construire, regrouper, rénover, étendre et réhabiliter les services et les locaux sur les différents sites : création de Balmès 2 à l'horizon 2026 (afin regrouper la gériatrie, les soins palliatifs et l'algologie), extension et réhabilitation du pôle Femme mère-enfant d'ici 2028, extension du pôle oncologie-hématologie, réhabilitation des 18 services de Lapeyronie en site occupé, etc. Et ce n'est que la phase 1 des aménagements préfigurés dans le livre blanc du CHU de Montpellier, dont le montant total a été chiffré à près d'un million d'euros.

« Ce que l'on vous présente aujourd'hui est le "go" que nous avons obtenu en juillet pour débuter notre démarche de réhabilitation, détaille Anne Ferrer. Parallèlement, nous devons travailler sur Lapeyronie 2. Une fois qu'on aura terminé, nous irons solliciter des crédits au niveau national. »

Lapeyronie 2, également appelé "Nouveau Lapeyronie", est un nouveau bâtiment de sept étages (plus de 110.000 m²) qui devrait devenir la future grande entrée du CHU de Montpellier.

Un défi qui n'impressionne pas Michael Delafosse : « Pour obtenir des crédits supplémentaires, il faut être unis et crédibles. Si nous sommes capables de tenir tous nos engagements, nous pourrons aller chercher des crédits supplémentaires pour continuer l'aventure ».

Lire aussiCHU de Montpellier : labellisé IHU, le projet Immun4Care reçoit une dotation de l'État de 20 millions d'euros

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.